Attention, point de mauvaise interprétation ou de raccourci politicien. Les Chinois en question étaient en prospection au Maroc depuis pratiquement deux ans (premiers contacts compris). En 2013, alors que la bataille sur les mesures anti-dumping faisait rage entre Maghreb Steel et Arcelor Mittal, et que Sonasid s’activait pour dissocier la contre-performance de son action de lobbying à Rabat, ces Chinois tapaient aux portes des métallurgistes nationaux pour jauger le terrain. Leur projet était déjà mûr et ils voulaient rassurer quant à leurs capacités et ambitions pour le Maroc.
C’est une aubaine pour le ministre, qui a construit toute sa stratégie industrielle sur la délocalisation des emplois de Chine vers le Maroc. Et il n’est pas le premier à exploiter cette brèche de communication politique pour se donner bonne presse. Lorsque le secteur du tourisme jubilait, en novembre 2010, face à la très juteuse Vision 2020, le ministre en poste, devenu conseiller royal depuis, jouait la carte des investissements arabes et de la Caisse de dépôt et de gestion marocaine, déjà matures à l’époque, pour se positionner en tant que philosophe de la révolution touristique au Maroc. Quatre ans plus tard, et à l’exception de quelques opérations immobilières, nous sommes au point zéro : point d’instance de gouvernance ni de vision déployée. Tout cela pour dire qu’il faut de la mesure dans le déploiement de la communication politique et, de l’autre côté de la barre, beaucoup de vigilance dans le traitement de l’information économique. Démêler l’un de l’autre est d’une facilité déconcertante, mais relève d’un choix éditorial tranché.