Un tribunal de Melilia veut enquêter sur la police marocaine

Le juge d’un tribunal de Melilia a ordonné l’ouverture d’une enquête sur des actes de violence présumés de la police marocaine, constatés passivement par la Guardia civil, sur les migrants subsahariens.

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Les migrants subsaharien prennant d'assaut la frontière de Melilia
AFP

Le tribunal de première instance et d’instruction de Melillia a accepté d’ouvrir les procédures préliminaires pour enquêter sur des membres de la police marocaine et de la Guardia civil, rapporte le journal espagnol El Mundo. La raison : leur possible rôle dans les crimes commis lors des violentes expulsions des migrants subsahariens qui ont eu lieu à Melillia dans la nuit du 18 juin. Cette décision fait suite à une plainte déposée le jeudi 7 août par l’association Andalucia Acoge et la Fédération SOS Racisme et Prodein Melilla à partir d’une vidéo.

Dans cette séquence, on voit « les forces auxiliaires marocaines battant un migrant sur le territoire espagnol et comment la Guardia civil, observant les faits depuis une voiture, n’est pas intervenue pour les arrêter », selon Europa Press.

Collaboration du Maroc ?

Après avoir accepté de recevoir la plainte, le juge du tribunal de Melilia a envoyé une commission rogatoire au Maroc qui constitue, selon l’ONG Andalucia Acoge, un « appel très important à l’attention du pays voisin ». Cependant, l’association espagnole se montre « sceptique quant à la possible collaboration des autorités marocaines dans l’identification des auteurs de ces actes », estime José Luis Rodríguez Candela, coordinateur de du cabinet juridique de Andalucia Acoge.

Aussi l’organisation va demander au commandant de la Guardia civil d’identifier de son côté les agents qui avaient fait le déplacement à la clôture la nuit des faits. L’ONG veut également être informée du rapport sur le protocole d’action suivi ce jour-là et les ordres complets reçus par  les agents sur la façon de procéder avec les migrants.

L’enregistrement vidéo a été déterminant

Le secrétaire de SOS Racisme a de son côté souligné l’importance de la décision du tribunal de Melilia de diligenter une enquête suite à la plainte déposée mais aussi de la vidéo, qui s’est révélée « être un élément clé pour intenter une action ».

Enfin, pour le président de l’ONG Prodein Melilia, José Palazon, par ce geste, le juge accepte qu’il y a « des actes délictueux qui se passent à la frontière avec le Maroc » comme ils n’ont cessé de le clamer depuis longtemps.

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