Un peu plus de deux mois après une première tentative, les détenus français incarcérés dans les prisons marocaines vont une nouvelle fois entamer une grève de la faim. « Nous, collectif de prisonniers français détenus au Maroc, déclarons par la présente la reprise de la grève de la faim et ce, à durée indéterminée à compter du mercredi 6 août », lit-on dans un communiqué parvenu à la rédaction de Telquel.ma.
Par ce geste, 38 détenus français (contre 22 lors de la première grève) revendiquent à nouveau leur transfert vers des prisons françaises. Dans un ton désabusé, les détenus français reprochent aux autorités françaises de les avoir abandonnés. Les grévistes demandent aux autorités françaises et marocaines, dans « un ultime appel au secours », de « mettre un terme à leur souffrance et leur permettre d’être auprès de leurs proches ».
Échanges diplomatiques
Suite à l’annonce de la première grève de la faim le 19 mai dernier, Mohammed VI a demandé la mise en place d’une commission pour examiner les dossiers de ces détenus afin de trouver une solution à leur situation. Le ministère français des Affaires étrangères a également demandé au Maroc des informations précises « au cas par cas » sur les revendications des grévistes.
Malgré ces interventions des autorités et de « multiples appels et relances » aux ministères de la Justice et des Affaires étrangères en France et au Maroc effectués par les prisonniers français, ces derniers disent n’avoir reçu à ce jour « aucune nouvelle concernant ce qui allait advenir de leur sort ». Aussi ils avertissent que leurs familles « se sont concertées, ont créé une organisation et sont prêtes à manifester ».
Pour rappel, le Maroc a suspendu l’exécution de tous les accords de coopération judiciaire avec la France suite à la crise diplomatique née des plaintes à Paris visant Abdellatif Hammouchi, le patron du contre-espionnage marocain. Résultat, le traitement des dossiers judiciaires des Français et binationaux incarcérés au Maroc s’en retrouve bloqué.
- Lire aussi notre chronologie de la détérioration diplomatique entre le Maroc et la France.
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