Il n’aura pas échappé aux plus perspicaces d’entre vous que nous avons failli vivre ce week-end un changement d’horaire parfaitement maîtrisé. Zakaria Boualem s’est réveillé le samedi matin, et il a aussitôt mis à jour son téléphone et sa montre comme l’aurait fait un Suisse. Il a passé une journée normale, fier de constater que nous avions traversé cette épreuve ardue avec brio. Mais voilà que soudain, dans la nuit de samedi à dimanche, son téléphone a reculé d’une heure. Sa montre, par contre, est restée à sa place, imperturbable. Son ordinateur, lui, a choisi sans raison d’afficher une troisième heure. Oui, notre homme s’est retrouvé avec trois fuseaux horaires, comme au Brésil, mais dans son seul foyer. Il a basculé aussitôt dans un état de questionnement angoissant.
Par quelle série d’erreurs, par quelle accumulation d’incompétences, s’est on retrouvé avec une mise à jour informatique en retard de 24 heures ? Qu’est-il arrivé aux braves gens qui ont mis leur réveil pour le s7our et qui se sont retrouvés à dévorer leur 7archa une heure après l’adan ? Et surtout : que se serait-il passé si cet abominable cafouillage avait eu lieu au Maroc pendant une Coupe du monde organisée chez nous ? Imaginez un responsable de la Fifa, un Allemand de préférence, à l’agenda intempestivement mis à jour par erreur, complètement décalé, qui entend parler pour la première fois de sa vie de sa3a jdida et 9dima. Imaginez des équipes qui arrivent à des heures différentes au stade, des avions loupés, des gens qui s’appellent les uns et les autres pour se demander l’heure.
Al hamdoullilah, nous avons échappé à cette infamie.
Revenons au foot, donc. Les Néerlandais sont passés en quarts de finale en réalisant un match conforme à leur tradition. Ils jouent un quart d’heure par match, pas plus. Un quart d’heure où Robben se déchaîne, où les joueurs se décident à se faire des passes entre eux, ça suffit en général. Plus tard dans la soirée, ces braves Grecs ont baissé le pavillon devant des Costaricains valeureux. Une équipe étrange, ces Grecs, à l’image de l’ineffable Mítroglou, qui a l’air d’avoir joué pour le FC Sparte dans 300… Ils sont devenus brusquement sympathiques à Zakaria Boualem le jour où ils ont renoncé à leurs primes pour cause de crise économique dans leur pays. Il a trouvé ça très beau, le Guercifi, en comparaison avec les Camerounais qui sont prêts à foutre en l’air une Coupe du monde pour récupérer leurs francs CFA. Puis il s’est dit qu’il était un peu injuste, puisqu’il y a de grandes chances que les primes des Grecs contribuent à financer un service public alors que le sacrifice des Camerounais servira probablement à construire la douzième ma7laba d’un responsable de la fédération.
Bon, aujourd’hui, deux gros matchs attendent Zakaria Boualem, il doit être en forme. C’est donc fini, et merci.