Rachid Lemlihi est parti jusqu’en Syrie pour faire le jihad et combattre l’armée de Bachar Al-Assad. Une fois confronté à la réalité du terrain, le jeune homme de 24 ans a décidé de rentrer au Maroc, où il a été arrêté dès son arrivée. Magharebia l’a rencontré dans la prison de Salé où il est incarcéré en attendant son jugement.
Né en 1981 à Tétouan, Rachid Lemlihi est marié et a 34 ans. S’il est issu d’une famille conservatrice, il n’a « jamais été extrémiste ou radical ». Il se décrit même comme « un homme normal ».
Une vocation née sur… Facebook
Comment le jeune homme a t-il alors franchi le cap ? D’après lui, en regardant les informations véhiculées par Internet :
J’étais accro aux sites des réseaux sociaux, surtout à Facebook, et je passais des heures à naviguer sur les sites web. Je me sentais mal quand je voyais ou entendais parler des souffrances du peuple syrien […] alors je suis parti en Syrie… pour aider.
Un de ses voisins déjà parti l’a aidé à organiser son voyage, est venu le chercher à l’aéroport en Turquie puis l’a amené en 4×4 à la frontière syrienne.
Le jihad de luxe
Une fois arrivé en Syrie, Rachid Lemlihi est resté deux mois dans ce que ce que les combattants appellent « une maison d’hôtes ». Le jeune Marocain la décrit comme un logement luxueux dans lequel on ne manque de rien, avec « de larges espaces de réception, des chambres entièrement meublées et climatisées, des téléviseurs à écran plat […], plein de boissons et de plats délicieux. » Il avoue sa surprise tant cette réalité contrastait avec ce qu’il avait imaginé : « J’étais tout bonnement émerveillé. »
Rachid dit également avoir été beaucoup surpris par les rivalités meurtrières entre factions :
Il y avait des jeunes Marocains dans un groupe venu combattre contre les forces de Bachar, qui se sont retrouvés à lutter contre d’autres Marocains appartenant à un autre groupe. Nous étions venus lutter contre l’armée d’Al-Assad et soutenir le peuple syrien, mais nous avons été choqués par une autre réalité ; des factions et des fronts luttant les uns contre les autres, tandis que les forces d’Al-Assad se renforcent et tuent tout le monde.
Tout aussi perturbant : l’indifférence voire la méfiance des civils :
J’avais l’impression que même les Syriens dans la campagne autour d’Alep ne faisaient pas confiance à ce groupe [EIIL, ndlr) et ne nous voyaient pas d’un bon œil… Ce sont de simples citoyens qui aspirent à vivre en paix et en sécurité […] J’ai été très troublé de m’en apercevoir.
Et enfin, le retour
R. Lemlihi a finalement perdu la force de conviction qui l’animait initialement :
J’ai eu peur de mourir pour une cause dans laquelle je ne croyais plus. J’ai commencé à ressentir que ma présence en Syrie était une grande erreur.
Rachid explique alors avoir choisi délibérément le retour au Maroc en se sachant attendu par les autorités :
J’avais alors trois options : rester et mourir pour une cause dans laquelle je ne me reconnaissais pas ou à laquelle je ne croyais plus ; partir en Turquie ou ailleurs où je vivrai seul jusqu’à ma mort ; ou rentrer et en supporter les conséquences.
Il a opté pour cette dernière, avant d’être arrêté par les autorités marocaines, dès son arrivée à l’aéroport.
> Relire notre dossier Sur les traces des jihadistes marocains en Syrie.
Un salopard comme lui, qui va sereinement massacrer un peuple…On appelle cela comment au Maroc?
Triste aussi de donner la parole à un dégénéré complètement lobotomisé par des sionistes en perdition.