Zakaria Boualem a passé une soirée bizarre. Ça a bien commencé avec un Pays-Bas / Australie de très bonne facture. Un os, cette équipe d’Australie. On les prenait pour des touristes, c’était une erreur. Les Bataves ont dû s’appliquer pour faire le boulot correctement et les achever dans la difficulté. Au passage, on notera que ce bon Robben ne s’est toujours pas décidé à faire une passe, surtout pas en direction de van Persie, qu’il semble considérer comme son adversaire personnel pour le titre de meilleur buteur du tournoi. Ce dernier à l’air de trouver ça normal, puisqu’il se comporte de son côté exactement de la même manière. Il faut suivre cette affaire de près, elle porte en elle une belle promesse de dérapage.
Ensuite, Zakaria Boualem a eu droit à l’enterrement de première classe de l’Espagne, au stade Maracanã s’il vous plaît, face à des Chiliens rasés et tatoués qui avaient l’air échappés d’un reportage sur les gangs sud-américains. Si le sport de haut niveau est un combat de volonté, alors les Chiliens voulaient plus la victoire que les Espagnols. On ne peut pas vraiment leur en vouloir, aux Espagnols, ils ont déjà beaucoup gagné. On connaît des équipes qui sont rassasiées sans jamais avoir rien gagné, un truc étrange. Défaite, oui, élimination, oui, mais pas de déshonneur.
C’est là que la soirée a basculé dans l’absurde. Les Camerounais se sont pointés sur le terrain et ZDF s’est mise aussitôt à diffuser un épisode de l’émission Houawate en HD. Des gestes normalement réservés au monde des ténèbres se sont invités sur la chaîne allemande, Zakaria Boualem n’a toujours pas compris pourquoi il n’avait pas censuré ce spectacle affreux. Des tirs dévissés, une défense folklorique, un gardien ridicule, des tentatives de dribbles aberrantes, ils avaient l’air aussi motivés que les fonctionnaires d’une moqata3a un vendredi de ramadan vers 16 heures. Comme si ça ne suffisait pas à se couvrir de ridicule, l’un d’entre eux a agressé un Croate d’un coup de coude dans le dos en pleine course. Un coup de coude de haut en bas, précisons-le, un geste technique compliqué à réaliser. Et puis, en fin de match, ils se sont tout simplement battus entre eux, parachevant leur œuvre lamentable dans la confusion. Défaite, élimination, et déshonneur, et non, pas merci.