Lionel Messi, ce Kadhafi en short

Par Réda Allali

Mes bons amis,

Nous vivons un très beau début de Coupe du monde, Zakaria Boualem se régale. Il en est presque arrivé à se féliciter de l’absence de notre glorieuse équipe nationale, elle l’aurait probablement énervé.

Il a donc pu profiter avec délectation de la performance du Costa Rica. Promis à la figuration dans un groupe trop grand pour eux, ces illustres inconnus ont sorti d’on ne sait où une performance renversante. La Coupe du monde a ce don de faire naître des sympathies improbables. La sensation du week-end, à égalité avec la Côte d’Ivoire, programmée judicieusement au milieu de la nuit. On ne sait pas trop si c’est pour permettre aux Japonais de regarder le match à une heure décente pour eux ou pour coller à l’emploi du temps de Magic System, le résultat est que Zakaria Boualem a loupé le match.

Par contre, il a eu droit hier soir à l’entrée en lice de l’Argentine. Bon, il a un problème avec l’Argentine. Notre héros voue un culte aux numéros dix argentins, les Riquelme, Aimar, Gallardo, Ortega – et s’il se retient de vous parler de Maradona, c’est juste parce qu’il a peur de ne pas maîtriser ses émois. Le Guercifi est pudique. Mais cette Argentine là, c’est celle de Messi, et le bonhomme est un peu fatiguant. Footballeur surdoué, exceptionnel balle au pied, surnaturel en terme de vitesse d’exécution, mais terriblement obstiné dans ses choix de jeu.

Messi, c’est le type qui vous raconte douze blagues de suite sans respirer. Au moment où vous n’en pouvez plus, il vous lâche la treizième et elle est irrésistible. Vous terminez par vous demander si la soirée aurait pas été plus sympa en s’il avait laissé la parole aux autres de temps en temps.

Et puis il y a ce coté un peu mesmoum qu’on découvre au fil du temps. On le prenait pour un brave bouffeur de menus « Happy meal », obsédé par le ballon et un peu perdu dans ce monde d’adultes, à la limite de l’autisme, et le voilà qui s’invente un destin de dictateur de vestiaire. Une sorte de Kadhafi en short : « Ibra m’énerve, virez-le, Villa aussi, par contre faites un contrat à ce bon Pinto, c’est mon ami, attendez je passe un coup de fil en Argentine, il que je fasse  virer Tevez, j’ai failli oublier… » Bon, il ne reste plus à Messi qu’à gagner la Coupe du monde pour faire taire Zakaria Boualem, et merci.