La branche espagnole de Terre des hommes vient d’achever son programme « Tamkine Migrants » de trois ans, financé par la délégation de l’Union européenne à Rabat. A cette occasion, l’ONG alerte sur la situation des migrants subsahariens au Maroc. Pour le directeur des projets de l’ONG, Manuel Marcia, cité par Europapress, le pays se trouve dans une situation « un peu incohérente » en marchant un pas en avant avec la campagne nationale de régularisation lancée en janvier 2014 et un pas en arrière avec la violence exercée par la police.
Terre des hommes dénonce à la fois les violences subies par les personnes en attente de rejoindre l’Europe et la précarité juridique de celles qui ont décidé de rester ici : « Des bus arrivent à Rabat remplis de migrants avec des fractures ouvertes », explique Manuel Marcia, pour qui « ce n’est en aucun cas acceptable ni justifiable. »
Le Maroc n’est plus qu’un pays de transit
Pour lui, « le Maroc a cessé d’être un pays de transit ». Les migrants subsahariens, principalement en provenance de la République démocratique du Congo, du Cameroun ou du Nigeria, restent au Maroc un long moment et « c’est pour cela qu’il faut les protéger quand ils se retrouvent dans un pays inconnu, sans ressource, sans appui et sans connaissance de la langue arabe ».
Les migrants ont de sévères problèmes pour accéder à la santé, l’assistance juridique et l’éducation. Malgré une circulaire du gouvernement visant à « l’intégration des élèves étrangers issus des pays du Sahel et subsahariens dans le système scolaire marocain », très peu d’enfants migrants sont scolarisés aujourd’hui. L’Etat serait en train de plancher sur des classes spécifiques pour eux, dans le but de les faire intégrer le système marocain classique par la suite.
Violence « proportionnelle »
Terre des hommes établit 70 recommandations, parmi lesquelles une meilleure coopération entre l’Espagne et le Maroc. L’ONG demande notamment à l’Espagne de donner une formation et des outils nécessaires aux forces de polices marocaines pour gérer l’immigration avec « un niveau de violence proportionnel ».
Elle recommande également la baisse de l’utilisation des menottes parce que « les personnes menottées ne peuvent pas se défendre des coups. »
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