Le dossier de la réforme de la retraite devrait être rebaptisé RED (retraite extrêmement dangereuse). Le système approche de son point de non-retour : le déficit des caisses de retraite atteindra 125 milliards de DH en 2021, soit dans moins de 7 ans.
Depuis plus de dix ans, des études ont été lancées pour choisir le schéma le plus politiquement correct et le plus économiquement probable pour sauver les caisses de retraite. Et pendant ce temps-là, les gouvernements successifs sont restés collés à une approche technique et non pas macroéconomique.
Mettons les points sur les i. L’approche technique s’impose certes, mais à elle seule, elle fausse les pistes de solutions possibles. Pour une fois, mettons de côté les exemples européens, français surtout, qui cadrent la réforme des retraites dans des ajustements tarifaires ou encore à travers l’augmentation de l’âge de la retraite. Nos experts oublient souvent que ces solutions s’imposent dans un contexte où la croissance économique est quasiment saturée. Quand un pays occidental réalise une croissance de 0,5%, cela relève de l’exploit. Or, le Maroc est dans une autre logique. La retraite se résume dans la capacité des jeunes générations à payer pour les seniors. Aussi, une forte croissance économique créatrice d’emplois serait une porte de sortie sécurisée. La création massive d’emplois doit ainsi être au centre des préoccupations gouvernementales. Elle est plus qu’une nécessité, c’est une urgence dont dépend le régime de retraite mais aussi la paix sociale. Et attention, faire le malin pour passer la patate chaude au gouvernement suivant, comme l’ont fait les précédents, condamnera et le système de retraite et la gouvernance. Il y a un choix à faire, maintenant !
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