Jamais la diplomatie chérifienne n’a autant été au cœur de l’actualité. On le doit à la visibilité exceptionnelle de Mohammed VI en Afrique. Avant, pendant et après sa dernière tournée dans le continent, les «?câbles?» diplomatiques se suivent et ne se ressemblent pas.
Avec les Américains, c’est le grand amour?: on passe pour le bon soldat capable de servir de rempart à l’extrémisme religieux montant dans une région instable. Mais aussi pour un explorateur des opportunités d’affaires sur un continent prometteur. Avec la France, le temps est plutôt à la scène de ménage qui débouche sur un divorce judiciaire. Et nombreux sont ceux qui expliquent ce froid ambiant entre Rabat et Paris par une certaine méfiance vis-à-vis de l’offensive marocaine en Afrique francophone. Même avec le voisin mauritanien, on traverse une crise qui ne dit pas son nom, en raison de l’intérêt que porte notre diplomatie à la crise malienne.
Le choix du Maroc de s’étendre en Afrique est légitime et s’impose de lui-même. Mais cette stratégie est une ambition qu’il faut assumer. Le renforcement de notre leadership régional implique aussi un risque pour l’image du royaume. Un malheureux échec de notre politique étrangère dans le continent pourrait se traduire par une perte de crédibilité auprès de nos alliés africains et des grandes puissances qui scrutent nos actions. C’est dire que l’on est attendu au tournant, que l’on n’a pas droit à l’erreur.
Lisez la suite de l’édito dans le numéro 611 de TelQuel, actuellement en kiosque.