Une idée bien ancrée dans les milieux d’affaires au Maroc : quand le roi se déplace, soit il ramène de l’argent, soit il en sème ailleurs. Que les défenseurs de la sacralité ne s’emportent pas, il n’y a point de reproche dans cette réalité qu’il faut, plutôt, creuser. La tournée africaine du roi a dévoilé des projets d’investissement marocains chez les pays « amis » d’Afrique Subsaharienne. Le message qui en découle est que le royaume dispose de ressources pour agir en développeur et stabilisateur tant sur le plan économique que politique.
Inversement, quand le roi effectue une tournée dans les pays du Golfe, cela se solde souvent par des intentions d’investissement dont certaines sont concrétisées et d’autres attendent toujours un closing, une redynamisation ou, tout bonnement, le bon moment. Et c’est cette deuxième partie de la mission royale qu’il faut mettre en exergue.
Il est communément admis que la promotion de l’investissement au Maroc est en panne. Oublions les Renault, Bombardier et autres projets d’envergure qui sont souvent spontanés ou subventionnés à coups de dirhams marocains sonnants et trébuchants. Ecartons aussi les opérations sur capital, issues de ventes d’entreprises publiques comme Maroc Telecom, Régie des Tabacs et Comanav. Dans l’absolu, la récolte de la promotion des Investissements directs étrangers (IDE) au Maroc est faible par rapport au potentiel du pays. Pourtant, nous ne manquons pas d’attrait. Ce qui nous fait défaut, ce sont l’esprit commercial et la stratégie d’approche. Et en attendant que cela change, un coup de main royal ne serait pas de trop.