Les parlementaires veulent faire pression sur le gouvernement pour voter le moratoire des nations unies sur l’application de la peine de mort.

Le réseau parlementaire pour l’abolition de la peine de mort a tenu hier, mercredi 26 février, une conférence pour faire le point sur l’avancement du débat. Près de 215 parlementaires, dont certains dans la majorité sont membres de ce réseau,  ils ont déjà présenté le 7 novembre 2013 une proposition de loi qui « va dans le sens de l’abolition et de la révision en perpétuité » nous précise Khadija Rouissi député PAM et membre du réseau. Pour elle, l’objectif aujourd’hui est que le Maroc « vote pour le moratoire des nations unies en décembre 2014 ». Même s’il n’y a eu aucune exécution au Maroc depuis 1993 et l’affaire Tabit, des jugements en peine de mort sont toujours rendus par les tribunaux du pays.

« Lorsque l’Etat répond au crime par le crime cela montre sa philosophie de la justice » d’après elle cette philosophie doit être au contraire« dans la réhabilitation »,estime Khadija Roussi. « La Tunisie et l’Algérie ont voté pour le moratoire, alors que le Maroc s’abstient toujours » poursuit-elle.

Pour rappel, il y a plus de 100 condamnés à mort dans les prisons au Maroc, 361 chefs d’inculpation peuvent mener au couloir de la mort. Le PJD reste quant à lui sur sa position non-abolitionniste, en 2013 pour contrer le réseau de parlementaire le parti avait fait une proposition de loi pour réduire les chefs d’inculpation. Pourtant, le débat autour de l’abolition ne date pas d’aujourd’hui. En 2004, l’instance équité et réconciliation (IER) avait émis des recommandations où l’abolition de la peine de mort est présente. La constitution de 2011 précise dans son article 20 que «le droit à la vie est un droit premier de tout être humain», mais la loi ne suit pas encore.