La scène se déroule dans l’imposant building de l’ONU à New York. L’ambassadeur russe réunit la presse pour un briefing non formel. Un journaliste l’interpelle au sujet de Samantha Power, l’ambassadrice américaine aux Nations Unies, qui a reçu le même jour les Pussy Riot, les chanteuses que le monde a découvert quand elles ont été jetées en prison pour avoir critiqué le président Vladimir Poutine. Le diplomate venu du froid lui répond alors : « Que voulez-vous que je vous dise ? Peut-être que Madame l’ambassadrice envisage de rejoindre le groupe ». Eclats de rire dans la salle. Le sujet est clos, on passe à autre chose.
L’anecdote résume bien toute la finesse des diplomates des grandes puissances. Dans les pays développés, les ambassadeurs, les ministres des Affaires étrangères comme tous les responsables politiques tiennent des points de presse réguliers pour sensibiliser les médias. Avant cela, leur staff se creuse les méninges pour jouer à l’avocat du diable, histoire d’anticiper les questions à venir et concocter une réponse sur le ton qui s’impose : dérision, fermeté, séduction… Rien n’est laissé au hasard, tout est calculé.
Lisez l'intégralité de l'édito dans le numéro 607 de TelQuel, actuellement en kiosque.