Femmes. De plus en plus libres, malgré tout

Émancipation. Les pratiques sociales évoluent plus rapidement que les mentalités et contribuent à libérer les femmes.

Sexualité. Elles prennent le contrôle de leur corps et assument de plus en plus leur libido.

Mixité. L’espace public est une zone non mixte où elles écrivent chaque jour une nouvelle ligne dans leur manuel de survie en territoire ennemi.

C’est pour parler des femmes qui ne se laissent pas faire ? J’en suis ! » Mounia, vaguement informée des questions qui lui seront posées, nous donne rendez-vous sur le champ. L’enthousiasme de cette trentenaire chef d’entreprise s’apparente à une volonté, presque guerrière, de ne plus se définir comme une victime. « On ne m’a jamais fait de cadeau, j’ai dû me battre pour vivre pleinement en tant que femme. Si une femme émancipée comme moi existe, c’est que la liberté est à portée de notre main ». Cette liberté, elle l’a cueillie, quitte à s’érafler la peau à ses épines. Mais quiconque essayera de lui arracher quelques plaintes en sera pour ses frais. Mounia trace sa route vaille que vaille, sans toutefois être dupe sur la situation des femmes au Maroc, qui est loin d’être glorieuse. Sur cette question, le dernier classement de la fondation Thomson Reuters classe le royaume 8e sur une vingtaine de pays arabes. Le Maroc fait certes moins pire que l’Arabie Saoudite ou l’Egypte, mais toujours moins bien que ses voisins maghrébins. Cependant, entre l’horreur d’une lapidation ou d’une burqa et l’idéal égalitaire des pays du Nord, les Marocaines conquièrent au quotidien des espaces de liberté, s’engouffrant dans des brèches qu’elles élargissent peu à peu pour gagner leur émancipation. L’actrice Fatym Layachi en est devenue un symbole, malgré elle. La jeune femme voue des amours sincères au cinéma, mais quand elle apparaît nue à l’écran dans Femme écrite de Lahcen Zinoun, ce n’est plus le 7e art qui est au cœur des discussions. « Les uns m’ont érigée en une espèce de Marianne berbère qu’il fallait encenser et les autres ont fait de moi une traînée qu’il fallait brûler sur un bûcher », analyse la comédienne, qui réfute les deux étiquettes. Dans le trop-plein de machisme marocain, l’actrice, avec ses apparitions à l’écran, ses couvertures de magazines en tenue sexy, est un pied de nez à ceux qui s’opposent à l’émancipation des femmes. Et elles sont de plus en plus nombreuses, une armée d’anonymes, à trouver leur équilibre dans un mélange périlleux entre audace et survie dans une société patriarcale.

C’est beaucoup mieux qu’avant

« Une femme émancipée est un être humain complet, conscient de sa féminité, autonome, libre et instruit », définit la sociologue Asma Lamrabet. Et de poursuivre en nuançant : « Au Maroc, l’émancipation est élitiste. Naître dans une famille aisée donne plus de chance d’être éduquée et libre ». Cette inégalité des chances entre les femmes est réelle. Dans le rural par exemple, seulement 19% des filles sont inscrites au secondaire. Une fille vivant à la campagne a ainsi deux fois moins de chance d’aller au collège qu’une urbaine. Malgré cette évolution à deux vitesses, « le statut des femmes marocaines a connu des avancées indéniables », affirme Aïcha Sakhri, directrice du magazine féminin Illi et militante féministe. « Le jour de mon mariage, ma mère a tenu à me rappeler que j’avais eu la chance, moi, de signer le contrat qui scellait mon union avec mon époux. C’était mon grand-père qui s’était chargé de cette mission pour elle », témoigne Imane, consultante. La jeune femme de 26 ans, affalée dans son fauteuil vermillon, grille clope sur clope et n’imagine pas une seconde devoir demander l’autorisation à sa douce moitié pour voyager.

L’époque a changé et la nouvelle Moudawana (adoptée en 2003), est passée par là. Au-delà du cadre légal, la société, dans ses pratiques quotidiennes, a évolué en faveur des femmes. « Il y a des critères objectifs, dont tiennent compte les sociologues pour évaluer le degré d’émancipation des femmes », explique la sociologue Hayat Zirari, qui cite notamment le taux de fécondité, l’éducation, la mobilité, le travail, etc. « Selon ces critères, il y a bien sûr eu des améliorations significatives depuis les 50 dernières années », constate-t-elle.  

L’une des avancées les plus importantes qu’a connues le Maroc, citée par de nombreux  sociologues, est la possibilité pour les femmes de maîtriser leur sexualité. « J’ai grandi dans un milieu conservateur. Mais la hantise de ma mère était que je me retrouve avec un bâtard sur les bras. A l’aube de mes 15 ans, elle a prétexté une histoire d’acné pour que je prenne la pilule », raconte Mounia. Il n’est pas rare que la pilule soit prescrite à des adolescentes, pas encore mariées. « Mes expéditions en pharmacie, quand j’étais ado, pour acheter ma pilule n’étaient pas de tout repos. J’avais toujours droit à des regards réprobateurs, l’air de dire : elle n’est pas mariée et elle couche ! ». Ces regards, la jeune fille en a fait fi, n’en déplaise aux moralisateurs à la petite semaine. D’après le ministère de la Santé, le taux de recours à la contraception chez les femmes de 15 à 49 ans avoisine 70%, contre 19% il y a trente ans. « Même dans un Maroc pourtant rural et analphabète, la contraception a marché. Il n’y a pas eu de résistance. Les pratiques sont en avance  par rapport à la mentalité conservatrice de la société », assure Hayat Zirari.

De fait, les femmes ont des rapports sexuels hors mariage, qui « ne sont plus guidés exclusivement par une volonté de reproduction mais aussi par le désir ». Avec une conscience assumée de leurs corps et leurs envies, certaines femmes vont même jusqu’à copier des comportements traditionnellement masculins. « Lors d’une soirée, j’ai croisé une fille sur laquelle j’ai flashé. Je l’ai draguée, elle s’est laissé faire. Une fois chez moi, arrivé le moment clé du rapport protégé ou non, elle a sorti de son sac un préservatif », témoigne Yassir, 36 ans, qui avoue avoir été interloqué, pris d’une certaine crainte face à « un tel aplomb ». Le lendemain, Yassir rappelle :  « Je lui ai proposé de la revoir, j’avais beaucoup apprécié sa liberté ». L’amant d’un soir bute sur une fin de non-recevoir. « Elle m’a affirmé qu’il ne fallait pas me faire des idées. J’étais le coup d’un soir pour elle, et basta ! ». La jeune femme a inversé les rôles classiques, celui de l’homme qui ne rappelle pas et de la femme qui attend le coup de fil. 

Révolution sexuelle

Tous les vendredis à partir de 19h, Mounia retrouve ses acolytes dans un bar de Casablanca. Quatre jeunes femmes qui babillent sans trêve dans leur tailleur froissé par leur longue journée de travail. Ça parle fort, ça s’amuse et surtout ça étrille les hommes peu à l’écoute de ces dames. « Nos réunions entre copines ne ressemblent pas à celles de la série Sex and the city, mais entre nous, nous nous faisons assez de confidences pour savoir qui sont les hommes à éviter dans l’intimité », explique Mounia, en sirotant son premier verre de la soirée. Ce soir-là, dans le rôle du disgracié, un certain Hicham. « Il n’a jamais su où se trouvait mon clitoris », raconte son amante d’un soir, une des filles de la tablée. En chœur, les jeunes femmes rient à gorge déployée.  

L’un des mètres étalons de cette sexualité de plus en plus décomplexée est la presse féminine marocaine. Elle reflète non seulement l’évolution des pratiques mais aussi la libéralisation de la parole sur la libido des femmes. La rubrique « sexo » est désormais un incontournable dans les pages de ces magazines, qui y abordent la sexualité féminine de manière directe, à la façon de la presse étrangère. Il y a une dizaine d’années, les fameuses pages noires de Femmes du Maroc se lisaient en cachette. « Quand nous avons publié cette fameuse rubrique sur la sexualité, c’était une révolution », se rappelle Aïcha Sakhri, qui a également dirigé ce magazine féminin. Chez le coiffeur où dans les salles d’attente, les femmes voulaient lire ces pages, mais à l’abri des regards réprobateurs. « Des lectrices réclamaient qu’on en change la couleur car on repérait facilement ce qu’elles lisaient. A l’époque, on usait de périphrases très littéraires car il était impossible de parler des choses du sexe de façon claire et nette », témoigne l’une des rédactrices de ces pages. Aujourd’hui, on appelle un chat un chat, les femmes ne voulant plus se contenter de conseils sexo vagues et enrobant de formules édulcorées le sujet de leurs préoccupations. Sur le site d’Illi, il est proposé aux lectrices une rubrique « Mon plan sex » qui parle de viagra féminin, d’orgasme ou encore du top 10 des mecs à fuir. « L’avantage est que dans la religion on peut faire ce que l’on veut de son corps tant que ça reste dans le cadre du mariage. Alors on ruse, on parle de fiancés, ils ne sont pas tout à fait mariés mais ils vont le faire, ne vous inquiétez pas tout va rentrer dans l’ordre », explique Aïcha Sakhri. C’est ainsi que, petit à petit, des Marocaines grappillent des plages de liberté.

« Chez les femmes, les mentalités sont beaucoup plus évoluées qu’on ne le croit en matière de sexualité », estime Aïcha Sakhri. Qui s’empresse de nuancer : « Cette liberté sexuelle n’est assumée que dans l’intimité d’un lit, à l’abri du regard réprobateur de la société ». Quand un individu a l’outrecuidance de déclarer ou afficher ce qu’il fait et ce qu’il est, il peut être foudroyé par la honte ou, pire, être réprimé par la loi. Le précédent n’est pas très loin. La photo du baiser échangé entre deux adolescents de Nador, publiée sur Facebook il y a quelques semaines, a valu aux concernés une détention de trois jours dans un centre pour mineurs. La mesure est drastique et reflète la gêne presque maladive qu’occasionnent les démonstrations affectives en public. « Ils (ndlr : les deux adolescents) doivent avoir honte d’eux, mais où sont les parents de cette fille ? », s’indigne Abir sur la page Facebook de TelQuel, après la publication d’un article sur le baiser de Nador. Et quand une tête doit tomber dans une affaire de mœurs, c’est souvent celle de la femme qui est sacrifiée. « D’un point de vue anthropologique, la femme est une mère et son corps appartient à la communauté. Elle est garante de l’honneur de l’homme », décrypte Hayat Zirari. C’est dans la même logique qu’un forum se demande sérieusement si « Fatym Layachi est une bent nass malgré ses seins exhibés dans un film ». L’actrice aura beau argumenter que cette scène se justifie dans un film qui parle de tatouage, car le tatouage se fait sur une peau nue, rien n’y fait. « Je trouve fou que l’on juge une actrice à travers le prisme de la vertu. Je n’ai rien contre le conservatisme, mais certains l’utilisent pour justifier des comportements liberticides », s’insurge Fatym Layachi.

Les amazones musulmanes

« Nous vivons dans un pays musulman » est la ritournelle souvent servie par les conservateurs pour faire passer la restriction des libertés et des droits des femmes. L’islam serait selon eux opposé à une émancipation des femmes. « C’est l’argument qui était avancé lors de la marche de Casablanca en 2000, où des conservateurs s’opposaient à la réforme du Code de la famille », se souvient Mehdi El Bayad, membre de la Jeunesse estudiantine féministe. Il avait à l’époque 13 ans. « Mes parents étaient en plein divorce à ce moment-là. Les enjeux de la réforme devenaient donc personnels et je voyais les manifestants de Casablanca comme des ennemis de ma mère et des miens ». Finalement, le nouveau Code a été adopté et l’importance numérique des conservateurs n’a pas eu raison de la réforme.

Mais « le frein religieux est réel et il persiste quand la foi est instrumentalisée à des fins politiques », estime Hayat Zirari. Un constat que partage la sociologue Asma Lamrabet pour qui « la religion ne peut en aucun cas être invoquée pour justifier des inégalités ». Cette dernière se bat au quotidien pour sortir l’Islam du carcan machiste dans lequel on l’a enfermée. Elle, une femme voilée, qui se revendique d’un référentiel musulman, bouscule tous les préjugés. Asma Lamrabet défend le droit à l’avortement, la mixité des mosquées, réfute la sacralité de la virginité et adopte des positions très courageuses dans une société qui les condamne.

C’est que la lutte pour l’égalité n’est en aucun cas l’apanage des femmes en mini-jupes et les cheveux au vent. Des femmes musulmanes, émancipées et éprises de liberté, se mobilisent pour les mêmes droits que les autres. Elles estiment que « de nombreuses pratiques sociales qui marginalisent la femme, bien qu’elles soient défendues par la jurisprudence, ne sont nullement islamiques mais plutôt basées sur des coutumes et des rites traditionnels », nous explique Merieme Yafout, chercheure en sciences politiques et auteure de travaux sur le féminisme islamique. Ce ne serait donc pas l’islam en tant que religion qui est incompatible avec les droits des femmes, mais plutôt l’interprétation sélective et abusive de ses lois et textes centraux de la part des autorités patriarcales.

La plupart des féministes « laïques » ne s’y trompent pas : ce n’est pas la religion le problème, ni les islamistes. Aïcha Sakhri va même plus loin : « L’arrivée d’une majorité islamiste au gouvernement n’a produit aucun recul et a permis de clarifier les choses ». Pour la journaliste, « ce sont les progressistes qui n’ont pas eu le courage de leurs opinions. On m’a toujours dit il faut faire attention, si on prend cette mesure, les islamistes vont gagner. Eh bien ils sont là les islamistes ! ».  

La bataille de la rue

L’autre combat porté par certaines femmes est la conquête de l’espace public, zone non mixte où elles écrivent chaque jour une nouvelle ligne dans leur manuel de survie en territoire ennemi. Sarah est ingénieure du son, formée à Marrakech, et du haut de ses 22 ans, elle a bravé le machisme de la rue. Il y a quelques mois, elle était dans une artère casablancaise avec un groupe d’amies. « Un homme s’est approché, il avait l’âge de mon père et a débité des insanités ». La jeune femme, capable d’en remontrer au malotru, l’a insulté. « Ça s’est mal fini car il a voulu me frapper. Mais si c’était à refaire, je lui en aurais rajouté une couche à ce pervers », maintient-elle aujourd’hui. Sarah a gagné une bataille, mais pas encore la guerre.

« Le harcèlement dans la rue est une forme de résistance à la mobilité des femmes. Certains hommes considèrent toujours l’espace public comme leur propriété exclusive », commente Hayat Zirari. Et ce n’est pas que dans la tête des hommes que ce paradigme subsiste. « Dans les nombreux débats que nous avons organisés sur le harcèlement sexuel, beaucoup de filles se demandent comment faire la différence entre drague et harcèlement, ou qui est responsable ? La femme qui doit adapter son style vestimentaire ou l’homme à l’origine du harcèlement ? », témoigne Mehdi El Bayad, qui considère que de nombreuses jeunes filles participent elles-mêmes à cette misogynie urbaine. Car si certaines osent, comme Mounia, qui déambule fièrement dans la rue sur ses hauts talons aiguilles, d’autres condamnent les libertés prises par leurs congénères. « Les femmes sont tiraillées entre leur statut dans la société et leur désir d’émancipation. Quand elles deviennent dépositaires de la norme des hommes, elles sont les véritables réactionnaires », analyse Hayat Zirari. En résumé, celles qui luttent pour leur liberté sont encore une avant-garde, et comme toute avant-garde, elles défrichent la route pour les autres… 

Législation

Écran de fumée et double jeu

Malgré la mobilisation de la société civile et des associations féministes, l’amélioration d’indicateurs sociaux démographiques, et la mise en place d’un cadre juridique avancé par rapport aux autres pays arabes, le Maroc est toujours à la traîne sur les questions de genre. Dans son dernier rapport sur les inégalités entre les sexes, le Forum économique mondial a classé le royaume 129e sur 136 pays. « De nombreux défis persistent, le Code de la famille continue à discriminer les femmes (autorisation de la polygamie, inégalité successorale, etc.) et la législation pénale reste fondée, dans son principe, sur le contrôle de la liberté, du corps de la femme et la sauvegarde de l’honneur masculin et familial », nous explique Leila Rhiwi, représentante de l’ONU-Femmes au Maghreb. L’article 19 de la Constitution de 2011 stipule bien que « l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental » et s’aligne sur les conventions internationales. Qu’est-ce qui explique donc ce retard accusé par le Maroc ? « Le double jeu de l’Etat, répond Asma Lamrabet. En théorie, nous suivons les lois internationales, mais au quotidien le référentiel qui l’emporte est le culturel et le religieux. Les lois sont nécessaires mais pas suffisantes. Il faut inculquer la culture de l’égalité. Pour ça, l’Etat n’a rien fait ». Les lois qui établissent l’égalité entre hommes et femmes ne sont toujours qu’au stade d’argument marketing du pays, à ranger dans le même rayon que les brochures touristiques qui parlent du « plus beau pays du monde ». « On se demande s’il y a une vraie volonté politique derrière. Pourquoi on n’abolit pas la polygamie par exemple ? Allal El Fassi (ndlr : fondateur de l’Istiqlal), qui était un homme pieux, l’avait demandé », rappelle la sociologue.

Témoignages

Paroles de femmes. Quatre Marocaines ordinaires nous racontent comment elles se battent  dans la vie de tous les jours.

Salwa, 33 ans. « Mon ex espérait avoir un ascendant sur moi. Quand ce n’était pas ma jupe qui était trop courte, c’était mon travail qui devenait trop prenant. Il composait avec ma liberté tant que nous sortions ensemble. Quand il a fallu parler mariage, je devais coller à ses attentes. J’ai renoncé à son amour et au mariage. Ma liberté ne souffre aucun sacrifice. »

Marwa, 24 ans. « Un après-midi, en rentrant chez moi, un « psst psst » bourdonne à mon intention. Ce n’était ni le premier de la journée ni le dernier de ma vie. Je me suis mise à quatre pattes et j’ai miaulé autour du jeune homme qui comptait sur moi pour continuer mon chemin comme si de rien n’était. « Miaaaaow », c’est bien comme ça que répondent les êtres qu’on interpelle par un « psst psst » ? »

Leïla, 55 ans. « J’ai eu un cancer du sein il y a quelques années qui m’a privée d’une partie de ma féminité. Aujourd’hui, j’essaye de me réinventer une vie de femme dans mon nouveau corps. Et surtout, j’apprends à ma fille à respecter et aimer le sien. On m’a sommé de cacher mon corps toute mon adolescence, à ma fille je veux transmette la fierté d’être femme. »

Nouhad, 26 ans. « J’étais la seule étudiante qui osait fumer en public. Un jour, le directeur est venu me voir pendant que je fumais sur un banc et m’a demandée de le faire dans ma chambre, ce que j’ai refusé. Il m’a fait passer devant un conseil disciplinaire pour cet affront. J’ai quand même continué à fumer mes clopes partout dans la cité U pendant toute l’année qui, j’imagine, fut longue pour lui ».

 

Quelques avancées et de gros retards

51%. Sur les 163 506 bacheliers en 2012, plus de la moitié sont des filles, alors qu’il y avait plus de candidats garçons. En plus, 7 des 10 meilleures notes du bac ont été obtenues par des demoiselles.

25%. Le taux d’activité des femmes est trois fois inférieur à celui des hommes. Et le plafond de verre est toujours là : les femmes ne représentent que 7% des membres des conseils d’administration des 500 plus grandes entreprises du pays.

17%. Leur représentation au parlement reste loin de la masse critique (30%) nécessaire pour que les femmes puissent avoir une influence sur les décisions. Au niveau local, seulement 12% des élus sont des femmes.

 

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