Salamalikom, un Zakaria Boualem vif et précis vous salue cette semaine. L’Aïd le grand est à peu près digéré, c’est un miracle anatomique. Il tient d’ailleurs à féliciter nos glorieux publicitaires pour leur retenue cette année. Pas de mouton en parachute, par exemple, c’est très bien, bravo les gars. Seule une vaillante agence de crédit s’est crue obligée de nous pondre un “ma33333gnifique” qui, à lui seul, ruine les efforts des militants contre la peine de mort. Zakaria Boualem plaisante, détendez-vous un peu… On lui signale à présent qu’il y a eu tout de même quelques affiches grotesques avec des moutons offerts en bonus à l’achat d’un frigo ou d’une télé. Bon, il ne les a pas vus, ce qui prouve qu’avec un peu d’expérience, on peut éviter de voir ce qui est absurde. C’est une bonne nouvelle, puisqu’avant on pensait qu’on pouvait au maximum faire semblant de ne pas voir. Nous progressons donc, et merci. Donc Zakaria Boualem est revenu, il présente ses excuses à tous ceux qui se sont félicités jusqu’à la nausée de pouvoir profiter des rues de Casablanca vides. Peut-être les mêmes qui se plaignent que rien n’avance dans cette ville pendant les dix jours qui suivent l’Aïd… Juste pour énerver ces “vrais Casablancais”, Zakaria Boualem a essayé de remplir les rues de la ville à lui tout seul, en tournant en rond, mais il s’égare probablement.
Bon, sans le moindre effort de transition, voici l’info qui a frappé Zakaria Boualem : le coureur cycliste Lance Armstrong a été déchu de ses titres, le bougre s’était dopé. Quelle surprise… Un type qui, à peine remis d’un cancer, aligne sept tours de France d’affilée, dominant au passage de sa puissance phénoménale un peloton constitué d’asthmatiques (ils ont tous des certificats médicaux autorisant l’usage de la ventoline), c’était un peu surprenant. Autrement dit, un truc que tout le monde savait au moment où ça se déroulait sous nos yeux est démontré des années plus tard, triomphalement. Il faut une sacrée dose de foi pour s’intéresser à cette comédie. La comédie, ce n’est pas la course bien sûr, mais la lutte antidopage. Avez-vous regardé récemment un match de rugby ? D’où sortent ces mutants, ces types moulés dans leurs maillots en lycra, qui encaissent des chocs d’une puissance ferroviaire sans même tituber ? Avez-vous observé les joueurs de foot pendant les prolongations ? Où sont les crampes, les bas baissés, les mains sur les hanches, les têtes levées à la recherche d’oxygène ? Le progrès de la médecine, de la préparation physique, de la diététique, de la physiologie ?… Ok, on veut bien le croire, mais si ces fameux progrès maintiennent ce rythme prodigieux, il faut s’attendre à voir un goal à six bras, un attaquant aux cuisses de kangourou et des ailiers qui courent à quatre pattes pour aller plus vite. ça ne dérange absolument pas Zakaria Boualem, d’ailleurs, ça pourrait même être drôle. Ce qui le dérange, c’est qu’on se foute de sa gueule en lui faisant croire qu’on lutte contre le dopage, qu’on crée des lajnate européennes en plus pour rien du tout. C’est qu’on lui explique pendant des années que ce qu’il pense est faux, qu’il est parano, avant de lui annoncer qu’il avait raison. Georges Bouche, par exemple, il l’avait beaucoup enervé à l’époque avec ses armes de destruction massive. Tout le monde savait qu’il se foutait de notre gueule. Il paraît qu’aujourd’hui, c’est démontré. Et que s’est-il passé ? Rien. Le type a quand même déclenché une guerre sur ce bobard et il se tape des barbecues dans le Texas, tranquille. Clinton est passé devant une commission du Sénat, et lui non… DSK a été incarcéré la nuit même, on parlait à l’époque de 70 ans de prison, et Bouche ricane en se foutant de notre gueule. On peut donc raconter n’importe quoi en sortant les yeux, il n’y a aucun risque. Alors Zakaria Boualem se lance lui aussi, pourquoi pas : le Raja est la plus grande équipe du monde, elle produit le football le plus séduisant de ce début de millénaire, elle va tout gagner et si elle ne le fait pas, c’est parce qu’il y a eu un complot. Allez, enlevez-le lui de la bouche, et merci.