"Le Maroc vu du toit", la vidéo d'une manifestation dispersée à Al Hoceima devient virale

La dispersion musclée d'une manifestation à Al Hoceima est devenue symbole de la répression policière, reléguant au second plan des images des forces de l'ordre caillassées.

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Cris d’effroi, image d’un jeune homme à terre matraqué par un agent des forces d’intervention, ou encore la scène d’un policier assénant un coup de pied à une manifestante. Une vidéo de la dispersion d’une manifestation le jour de l’Aïd al Fitr choque l’opinion publique à mesure qu’elle devient virale.

Avec plus de 400.000 vues et plus de 9.000 partages sur Facebook, la vidéo montre, durant quelques secondes, l’assaut des forces de l’ordre qui ont dispersé les manifestants qui tentaient de se regrouper à Al Hoceima . Ces images, filmées en hauteur depuis la fenêtre d’un immeuble, ont fait le tour du web, suscitant plusieurs réactions indignées. Il s’agit en effet de l’un des rares contenus montrant une manifestation violemment réprimée par les forces de l’ordre.

Certains internautes, choqués par ces hordes de manifestants courant dans tous les sens pour échapper aux coups lors d’un jour censé être synonyme de quiétude, ont dénoncé ce « Maroc vu du toit« . Un clin d’oeil ironique au documentaire « le Maroc vu du ciel », diffusé sur la chaîne France 2 et qui fait lui la part belle aux beaux paysages du royaume.

En plus de photos de manifestants évanouis par terre, ou encore en sang relayées par plusieurs médias, ces images ont suscité une vague d’émoi sur les réseaux sociaux.

Cette vague d’indignation a fait passer au second plan d’autres images, choquantes également, où l’on voit des individus caillasser les forces de l’ordre, ou encore s’en prendre à du matériel des policiers.

Ces heurts survenus le jour de l’Aïd ont fait réagir des hommes politiques, qui se sont empressés de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Ilyas Elomari, président PAM de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, s’est dit choqué par les images qu’il a vues d’Al Hoceima, sans toutefois citer explicitement les derniers événements. « Lors de toutes les fêtes passées avec les amis et la famille, on recevait les voeux et bonnes nouvelles. Même s’il y avait de mauvaises nouvelles, elles ne nous étaient pas communiquées pendant l’Aïd (…) durant toute ma vie, et spécialement à l’occasion de l’Aïd, je n’ai jamais ressenti autant de haine (…) j’ai ressenti une haine envers les nouvelles technologies, les smartphones et les réseaux sociaux de toutes sortes qui m’ont transmis les pires nouvelles« , a confié le chef du parti au tracteur sur Facebook.

Le président PJD de la région Rabat-Salé-Kénitra, Abdessamad Sekkal, a été plus direct, déplorant la « violence contre une manifestation pacifique qui en plus d’être contraire à la constitution et à la loi, va approfondir les blessures (…) et éloigner de la solution« .

Le député USFP Mehdi Mezouari n’a pas hésité à dénoncer une « répression » qu’il a qualifiée de « tactique » à Al Hoceima, refusant de voir dans les affrontements de l’Aïd une « simple décision sécuritaire« , « surtout que cela intervient après un communiqué faisant part d’une colère royale » envers la gestion de la situation à Al Hoceima.

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