39 policiers ont été blessés lors des heurts qui ont opposé manifestants et forces de l’ordre à Al Hoceima, lors d’un jour de l’Aïd al Fitr tendu, marqué par les manifestations dispersées par la force, mais aussi le caillassage des autorités.
Dans un communiqué, les autorités locales d’Al Hoceima dénoncent des « actes de provocation et des jets de pierre à l’encontre des forces de l’ordre« , perpétrés par des personnes « encagoulées« . D’après la même source, « ces individus se sont également attaqués au service des urgences de l’hôpital provincial, causant des dégâts matériels à ses dépendances et à l’une des ambulances qui transportait deux éléments blessés des forces de l’ordre« . Des images enregistrées le jour des échauffourées montrent des jeunes lançant des pierres en direction des policiers. (Attention: la vidéo contient des mots offensants)
Les autorités d’Al Hoceima déclarent qu’un « groupe d’individus » a détruit un véhicule appartenant aux autorités locales à Aït Youssef Ouali, près d’Al Hoceima. À Ajdir, les autorités ont arrêté trois personnes accusées d’avoir lancé des bombes lacrymogènes contre des membres de la gendarmerie royale.
Du côté des manifestants, plusieurs sources médiatiques évoquent des blessés et des interpellations. À Ajdir notamment, des « heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et des manifestants qui voulaient se rendre à Al Hoceima« , selon l’AFP qui cite un journaliste local. La même source fait état de « blessés » et d’une « dizaine d’arrestations » dans les rangs des manifestants, sans davantage de précisions.
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Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre une charge des autorités pour disperser une manifestation.
La ville d’Al Hoceima était quadrillée par les forces de l’ordre dès la matinée de l’Aïd, en prévision d’une manifestation à l’appel des militants du Hirak qui devait avoir lieu à 15h. Des barrages ont été placés au niveau des différents passages routiers menant à Al Hoceima, selon plusieurs sources médiatiques. Des manifestations dans plusieurs quartiers ont été dispersées par la force par les autorités, mais les manifestants ont pu se regrouper par la suite et défiler.
Des hommes politiques ont réagi à la résurgence de la violence le jour de l’Aïd, alors que les espoirs d’un apaisement commençaient à poindre à la faveur du recadrage royal. Le secrétaire général du PAM, Ilyas Elomari, a déclaré sur Facebook avoir « haï et détesté les technologies, smartphones et réseaux sociaux » qui lui ont donné à voir « les pires des informations » le jour de l’Aïd.
Le président de la région de Rabat-Salé Kénitra, Abdessamad Sekkal (PJD), a estimé, toujours sur les réseaux sociaux, que la « violence à l’encontre de manifestations pacifiques, en plus d’être contraire à la constitution et à la loi, va approfondir les blessures (…) et éloigner de la solution ».
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