Militaires attaqués à Orly, l'assaillant abattu: ce que l'on sait

Un homme connu des services français de police et de renseignement a attaqué samedi matin une patrouille militaire à l'aéroport parisien d'Orly, avant d'être abattu. Ce que l'on sait de cette attaque, objet d'une enquête du parquet antiterroriste.

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Samedi matin vers 06H55, un homme a tiré sur trois policiers lors d’un contrôle routier à Garges-lès-Gonesse, au nord de Paris, blessant légèrement l’un d’entre eux à la tête avec un pistolet à grenailles. Après avoir pris la fuite, il est repéré à Vitry-sur-Seine dans la banlieue sud de Paris, où il fait « irruption dans un bar en proférant des menaces » et vole son véhicule à une femme. Il se rend ensuite à l’aéroport d’Orly, à une dizaine de kilomètres de Vitry.

Vers 08H30, au premier étage du hall 1 d’Orly-Sud, il « essaye d’agresser une patrouille pour s’emparer de l’arme à feu de l’une des militaires » de la patrouille, a indiqué le ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux. La patrouille composée de membres de l’armée de l’air, est composée « de trois aviateurs, dont un réserviste et dont une aviatrice », selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Selon le gouvernement, l’homme n’est pas parvenu à s’emparer du fusil d’assaut Famas que la militaire portait en bandoulière. Mais, d’après des sources proches de l’enquête, il a bien réussi, après avoir braqué la militaire avec son pistolet à grenailles, à se saisir du Famas avant d’être abattu.

Les deux collègues de la militaire ont « ouvert le feu pour la protéger » et « protéger tout le public », a déclaré Jean-Yves Le Drian. Une opération de déminage a été menée mais aucun explosif n’a été retrouvé sur l’assaillant et à proximité. Ce Français de 39 ans s’appelle Ziyed Ben Belgacem. Il était « connu des services de police et de renseignement », a affirmé le ministre de l’Intérieur.

Selon les premiers éléments, il est né le 14 février 1978 et résidait dans un appartement à Garges-lès-Gonesse, que les enquêteurs ont perquisitionné dans l’après-midi. L’homme n’était pas fiché « S » (sûreté de l’Etat), mais fiché « J » (justice) au Fichier des personnes recherchées (FPR) en raison de son placement sous contrôle judiciaire dans une affaire de vol à main armée. Il faisait l’objet d’une interdiction de quitter le territoire. Son casier judiciaire comporte « neuf mentions » pour des faits de droit commun, dont des vols à main armée et du trafic de stupéfiants.

« Détecté comme radicalisé », il avait fait l’objet en 2015 d’une perquisition administrative, qui « n’avait rien donné », selon une source policière. Samedi vers midi, les enquêteurs ont placé en garde à vue son père et son frère, qui se sont présentés d’eux-mêmes au commissariat. Selon leurs déclarations, l’assaillant les a contactés après le premier incident à un contrôle routier en disant: « J’ai fait des bêtises. J’ai tiré sur des gens et on m’a tiré dessus ».

La section antiterroriste du parquet de Paris s’est saisie de l’enquête, confiée à la section antiterroriste de la Brigade criminelle (SAT), la sous-direction antiterroriste (SDAT) de la police judiciaire et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Près de 3.000 personnes ont été évacuées du terminal Sud d’Orly ou confinées dans le terminal Ouest voisin. Le trafic aérien a été interrompu aux alentours de 08H50, selon la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et Aéroports de Paris (ADP).Le terminal d’Orly-Ouest a rouvert ses portes vers midi, suivi de celui d’Orly-Sud vers 15H00, et les vols ont repris progressivement dans les deux terminaux. Des cellules de crise ont été mises en place pour accueillir les voyageurs à Orly comme à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle (nord), vers où ont été déroutés 33 vols.

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