Quand le PAM drague la société civile à l’approche des législatives

A six semaines des législatives, le Parti d’Ilyas Elomari enchaîne les rencontres avec les acteurs associatifs, et se dit même prêt à intégrer les recommandations de l’Instance équité et réconciliation dans son programme électoral.

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Le secrétaire général du PAM Ilyass Elomari, la présidente de l’association pro-laïcité Bayt Al Hikma Khadija Rouissi  et le président du Forum Vérité et justice (FVJ) Mustapha Manouzi affichaient un large sourire lors d’une rencontre qui a eu lieu dans le siège du PAM, le 24 août dernier. Principale conclusion de cette rencontre : « l’engagement pris par le PAM d’intégrer les recommandations de l’Instance équité et réconciliation (PAM) dans son programme électoral », a assuré le parti dans son site internet. Les dirigeants du PAM et les membres du bureau exécutif du FVJ ont également convenu de multiplier leurs rencontres, « au niveau national et régional, afin de veiller à la réalisation de ces engagements ».

L’engagement du PAM est venu en réaction à la présentation, par Manouzi, aux dirigeants du parti au Tracteur d’un « mémorandum pour que les partis politiques incluent les recommandations de l’IER dans leurs programmes électoraux ». Il semble que le PAM soit la première formation politique à répondre favorablement à ce mémorandum. Le parti d’Ilyass Elomari n’en est pas à sa première main tendue envers les associations de défense des droits de l’Homme. Le 10 août, ce sont les représentants de  l’association DAMIR, fondée par les intellectuels Salah El Ouadii et Ahmed Assid, qui ont été reçus dans les locaux du PAM par son secrétaire général. L’objectif était le même : la volonté de DAMIR de voir le programme électoral des partis politiques consacrer une grande part au respect des droits de l’Homme.

Très proches de certains milieux droits-de-lhommiste, Ilyass Elomari, lui-même ancien militant des droits de l’Homme, a usé de ses réseaux pour convaincre un certain nombre d’associations à prendre part au colloque international sur le cannabis, organisée en mars 2016. Un colloque au terme duquel un « appel pour la dépénalisation du cannabis » avait été entre autres signé par l’Association de lutte contre le Sida (ALCS), l’association TARGA présidée par Mohammed Tozy ou encore la Confédération des associations de Sanhaja du Rif pour le développement (CASRD).

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