Dans un discours résolument offensif, Mezouar s’attaque à Benkirane

Lors de son intervention au Conseil national du RNI, Salaheddine Mezouar s’est désolidarisé de la politique gouvernementale et a affiché sa volonté de se diriger vers « de nouveaux partenaires ».

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Salaheddine Mezouar, président du RNI. Crédit Rachid Tniouni
Salaheddine Mezouar, président du RNI. Crédit Rachid Tniouni

Une véritable volte-face. A l’occasion du Conseil national du Rassemblement national des indépendants (RNI),  qui s’est tenu le 13 février à Skhirat, le président du parti, Salaheddine Mezouar, s’est livré à une véritable offensive contre le Chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane.

L’actuel ministre des Affaires étrangères s’est désolidarisé de la politique gouvernementale en affirmant que « les manifestations des récents mouvements contestataires (enseignants-stagiaires, ndlr)   sont légitimes et explicables » ajoutant que les « Marocains ont le droit de manifester leur colère quand le gouvernement ne répond pas à leurs attentes et leurs ambitions ». Le président du parti de la colombe a également critiqué une politique de « lutte contre la pauvreté qui se fait au détriment des classes moyennes ».

 Le RNI à la recherche de « nouveaux partenaires »

Durant son intervention, le chef du RNI a imputé « la chute du niveau du discours politique » à certaines personnes adoptant « un discours qui se détache des traditions politiques du Maroc […] violent et immoral ». On rappellera que lors de plusieurs sorties médiatiques, l’actuel chef du gouvernement s’en était pris au président du parti de la colombe en le qualifiant de « poltron »  et de « parachuté » faisant référence à l’accession de Mezouar à la tête du RNI.

Salaheddine Mezouar est revenu, à travers des termes voilés, sur les tensions entre son parti et le PJD lors des élections communales et régionales : « Pour la première fois au Maroc on entend parler de trahison et ces personnes utilisent ce discours pour attaquer tout ce qui va contre leur programme ». Le chef du RNI fait référence aux propos tenus par certains responsables du parti de la lampe qui avaient qualifié de «  trahison » le soutien du RNI  à d’autres partis, notamment le PAM, lors de ces élections.

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 Le président du RNI a  également évoqué l’arrivée de son parti au gouvernement suite à la démission des ministres de l’Istiqlal. « C’est grâce à notre intervention qu’il y’a eu un déblocage au niveau du gouvernement. C’était une situation paradoxale, car les personnes qui nous ont insultés nous ont finalement appelés à la rescousse » a déclaré Mezouar. Ce dernier n’a pas manqué de signaler que « participer à une coalition gouvernementale ne signifie pas que l’on ne peut pas s’ouvrir à de nouveaux partenaires ». On rappellera que lors des dernières élections régionales, les votes d’élus RNIstes en faveur du PAM avaient été décisifs dans l’obtention de la présidence de certaines régions par ces derniers

 Objectif : Octobre 2016

Le Conseil national du RNI faisait également office de lancement non officiel de la campagne électorale en vue des élections législatives. Le parti de la colombe a ainsi annoncé la création de 12 nouveaux comités parmi lesquels un sera chargé de l’accréditation  des candidats du parti aux prochaines élections. Le lancement d’un nouveau site web et d’une web TV ont également été annoncés.

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Les cadres du parti comme Anis Birou, Moulay Hafid Elalamy et Mohamed Boussaid étaient présents lors de ce Conseil national. Seule exception, Mbarka Bouaida qui n’a pas pu participer à la rencontre qui suivait de peu son retour d’une visite aux Etats-Unis. On notera également l’absence de Moncef Belkhayat qui, selon certaines sources au sein du parti, serait « en froid » avec le président du RNI.

Enfin, ce conseil national a été marqué par un hommage aux anciens du parti puisque Salaheddine Mezouar a réclamé une standing ovation lors de l’introduction des anciens présidents du parti Ahmed Osman et Mohamed Mansouri, qu’il avait, pour rappel,  évincé du parti.

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