La fonction publique compte recruter par CDD

L'administration pourrait bientôt recruter des experts, informaticiens ou chauffeurs par contrat, pour une courte durée déterminée.

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Mohamed Moubdii
Mohamed Moubdii, ancien ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Le ministère de la Fonction publique finalise un décret qui devrait introduire la possibilité pour l’administration de recruter du personnel par contrat pour une durée déterminée, sans passer par un concours. Le ministère nous explique que le projet comporte deux types de contrats différents.

A la place des cabinets privés

Le premier concerne le recrutement d’experts dont les compétences ne sont pas disponibles en interne, recrutés pour une mission déterminée. L’idée est d’éviter de recourir à un cabinet privé et donc à l’appel d’offres obligatoire, pour aller plus vite notamment. Mais le ministère veut rassurer : « La sélection se fera sur dossier et entretien et une commission se prononcera pour assurer les principes d’égal accès et de transparence. Le recours à un tel contrat est soumis à l’accord du chef du gouvernement », explique un membre du ministère à Telquel.ma. Ces experts pourraient prétendre à une haute rémunération. Les contrats seraient de deux ans renouvelables une fois. Aussi, chaque administration aurait maximum 12 postes à attribuer de cette manière.

A la place des fonctionnaires

Le décret compte aussi introduire la contractualisation pour des postes habituellement attribués à des fonctionnaires, des « emplois usuels », nous explique-t-on au ministère, citant des exemples aussi variés que les informaticiens, les architectes, les chauffeurs… La durée minimum du contrat n’est pas arrêtée et doit encore être discutée. Ces contractuels auraient des salaires moins élevés que leurs confrères fonctionnaires aux mêmes postes et ne cotiseraient pas de la même manière mais « ils bénéficieront des mêmes avantages » (formation…). Le ministère met en avant le fait que ces personnes profiteront ainsi d’une formation, les aidant éventuellement ensuite pour passer un concours de la fonction publique.

Mais pourquoi une telle révolution ? Le ministère promet que le but n’est pas de diminuer la masse salariale, qui s’est élevée à 104 milliards de dirhams en 2014 (soit plus de 11 % du PIB). Ce changement qui s’inscrit dans la volonté de « moderniser la fonction publique » aurait pour but de lutter contre le chômage et de former de nouvelles personnes, reconduites vers le privé ou l’auto entrepreneuriat par la suite.

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