Visite royale: 16 accords signés entre le Maroc et la Guinée-Bissau

Lutte contre le terrorisme, investissements, agriculture, énergie... Le Maroc et la Guinée-Bissau ont paraphé 16 accords au cours de la visite de Mohammed VI dans le pays.

Par

Mohammed VI et José Mario Vaz
Mohammed VI et José Mario Vaz, président de la Guinée- Bissau. Crédit : MAP

La première visite d’un roi du Maroc en Guinée-Bissau, commencée jeudi 28 mai, s’est donc conclue par la signature de 16 accords signés entre les deux pays.

Lire aussi : En Guinée-Bissau, un jour chômé pour la visite de Mohammed VI

 Ces accords portent notamment sur la lutte contre le terrorisme, sur les investissements, l’agriculture, l’énergie et la formation professionnelle.

• Lutte contre le terrorisme

Accord relatif à la coopération en matière de sécurité et gouvernance locale entre les ministères de l’Intérieur des deux pays. Cet accord vise à établir une coopération institutionnelle, technique et scientifique en matière de sécurité intérieure et de gouvernance locale et d’assistance mutuelle, notamment en matière de lutte contre le terrorisme et les différentes formes de criminalité organisée, de renforcement de la décentralisation et de la gouvernance locale et de gestion et formation des ressources humaines ;

De même, les deux pays ont signé un accord relatif à la suppression des visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques, de service ou spécial. Il vise à permettre aux ressortissants de l’une des parties, détenteurs de passeports diplomatiques, de service ou spécial en cours de validité, d’entrer sans visa sur le territoire de l’autre partie, transiter ou y séjourner pendant quatre-vingt-dix (90) jours à partir de la date de la première entrée.

Protection réciproque des investissements

La coopération entre les deux pays devrait également s’étendre sur l’encouragement et la protection réciproques des investissements. Cet accord vise à créer les conditions favorables pour les investisseurs qui réalisent des investissements sur le territoire de l’une des parties contractante et admet ces investissements conformément à ses lois et règlements.

Il a été également signé lors de la visite du souverain une convention tendant à éviter la double imposition et à prévenir l’évasion fiscale en matière d’impôts sur le revenu. Cette convention devrait s’appliquer aux personnes résidant d’un ou des deux États contractant et s’appliquer aux impôts sur le revenu perçus pour le compte d’un État contractant, quel que soit le système de perception.

Développement agricole et lutte contre la pauvreté

La visites du roi a été également l’occasion des parapher un accord de coopération en matière de pêches maritimes et d’aquaculture. Il s’agit de coopération dans les domaines de la formation maritime, de la recherche scientifique en matière de pêche maritime, d’aquaculture, des industries de la pêche et de prévention et de lutte contre la pêche illicite non réglementée et non déclarée.

L’agriculture n’était pas en reste. Le Maroc devrait selon un accord de coopération accompagner la Guinée-Bissau dans le domaine de la sécurité alimentaire, l’appui technique en matière d’élevage et de production du bétail, l’appui technique pour l’amélioration du potentiel génétique des races animales ovines, bovines et camelines. Objectif : augmenter les performances de production de lait et de viande.

L’accord concerne également le transfert de technologie dans les domaines de la mécanisation, d’irrigation et de recherche agricole, l’appui technique pour le développement de l’arboriculture et le maraîchage et l’appui technique dans l’implantation d’un système suivi-évaluation des politiques, programmes et projets.

Toujours dans le domaine agricole, un accord tripartite Maroc−Guinée-Bissau−FAO a été signé dans le cadre de la coopération Sud-Sud ayant pour objectif principal d’aider le gouvernement du pays récipiendaire à identifier, élaborer et mettre en œuvre, en étroite collaboration avec les organismes du gouvernement, les activités dans le domaine du développement agricole, l’amélioration de la sécurité alimentaire et la lutte contre la pauvreté.

Lire aussi : Pourquoi la FAO vante-t-elle les mérites du Maroc ?

• Énergie: assainissement liquide avec l’ONEE

Le domaine de l’énergie a aussi fait l’objet d’accords entre le royaume chérifien et le pays lusophone. Ainsi, un accord-cadre de coopération dans le domaine des mines a été paraphé. Ils portent sur l’échange d’informations, d’expériences et de savoir-faire, ainsi que le développement des relations entre professionnels dans ce secteur, l’échange de visites sur le terrain et l’organisation de stages et de cycles de formation professionnelle au profit du personnel opérant dans le secteur minier. De même les échanges commerciaux des produits miniers entre les deux pays et l’encouragement de partenariats entre les opérateurs miniers des deux pays ont été mentionnés dans les accords.

Par ailleurs, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) devrait selon une convention de partenariat avec la Société d’électricité et de l’eau de Guinée-Bissau (EAGB) collaborer dans les domaines de l’assainissement liquide et de la recherche appliquée.

La coopération bilatérale touche également le secteur de l’énergie solaire. La Moroccan Agency for Solar Energy (Masen) et le ministère de l’Énergie et de l’industrie ont signé une convention pour un partenariat visant le développement de l’énergie solaire en Guinée-Bissau en particulier, et dans la région d’Afrique subsaharienne en général.

Formation professionnelle et bourses d’étude

– Convention-cadre pour la promotion d’actions de coopération technique dans les domaines des attributions et des compétences des deux parties.

– Accord-cadre relatif à l’octroi de bourses d’études et de stages au Maroc, au profit des étudiants, cadres et techniciens bissau-guinéens. En vertu de cet accord, les deux parties s’engagent à promouvoir davantage leur coopération dans les domaines culturel, scientifique, technique et socio-économique. La coopération se fera notamment à travers l’échange d’étudiants, l’octroi de bourses d’études, l’organisation de stages de formation et de perfectionnement, l’envoi d’experts et l’échange de visites de responsables.

Santé, infrastructures et coopération judiciaire au menu 

Dans le domaine des infrastructures, un accord-cadre vise à instaurer un cadre de coopération technique bilatérale pour le transfert de technologie et le développement des compétences des ressources humaines et pour la gestion rationnelle des infrastructures de transport.

Les accords concernent également le domaine de la santé, un accord visant l’échange d’informations ou d’expériences relatives aux soins de santé primaires, à la qualité et à l’efficacité de l’offre des services médicaux.

La coopération judiciaire était également au menu des discussions avec un protocole d’accord visant à faciliter l’échange d’informations relatives à l’organisation judiciaire et aux procédures judiciaires et l’échange d’expertises dans le domaine de l’administration judiciaire.

Lire aussi : Mohamed VI mercredi en Guinée-Bissau, une première pour un roi marocain

Rejoignez la communauté TelQuel
Vous devez être enregistré pour commenter. Si vous avez un compte, identifiez-vous

Si vous n'avez pas de compte, cliquez ici pour le créer