Le roi intervient pour presser les projets immobiliers de Tamesna

A Tamesna, le différend opposant Al Omrane à deux constructeurs et dont pâtissent les acquéreurs dure depuis des années.

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Photo d'illustration. Crédit : MAP.

Les scandales immobiliers se suivent. Celui de la ville nouvelle de Tamesna vient de prendre un nouveau tournant puisque maintenant le roi s’en mêle. Les projets en question sont menés par le promoteur public Al Omrane, qui a délégué la construction à plusieurs entreprises privées. Deux d’entre elles n’auraient pas les capacités financières pour réaliser leurs engagements. Présent au festival de la ville qui s’est déroulé du 13 au 15 mars, le ministre de l’Habitat et de la politique de la ville Nabil Benabdellah, a expliqué que le différend allait être résolu à la demande du roi. D’après Akhbar Al Yaoum, les acquéreurs ont directement adressé leurs doléances au cabinet royal.

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Al Omrane a signé en 2006 un contrat avec General Conctractors Maroc (GCM). Mais l’entreprise a tardé à livrer les logements, pour lesquels les futurs acquéreurs avaient pourtant versé des avances.

Estimant que GCM n’avait pas les garanties financières pour mener à bien les projets, en 2009, Al Omrane a décidé de reprendre les projets en main en rompant le contrat pour plusieurs tranches. Décision qui a causé du tort à GCM puisque qu’elle a cédé ses activités sans l’aval de la maison mère. Au même moment, l’entreprise regrettait cette rupture de contrat et assurait encore que « les clients qui ont versé des acomptes ou réservé les logements seront livrés ». GCM a signé une convention avec une association locale, fixant le calendrier de livraison et promettant de verser 3 000 dirhams pour chaque mois de retard.

Mais en 2011, les retards étaient toujours de mise, le ministère a alors lancé une enquête d’inspection. Portée devant la justice, l’affaire aurait été jugée en faveur d’Al Omrane en mars dernier avec la résiliation de la convention, toujours d’après Akhbar Al Yaoum.

Argent public sur la table

Al Omrane est également en litige avec l’entreprise malaisienne Hidaya, qui elle aussi a du mal à honorer ses engagements. Le désistement de nombreux clients de la première tranche serait, en partie, responsable des difficultés qu’a rencontrées l’entreprise pour livrer les tranches suivantes. Plus de 500 clients seraient dans l’attente. Le contrat liant Hiday à Al Omrane prévoit de résoudre leur différend par arbitrage à Paris.

Inaugurée par Mohammed VI en 2007, Tamesna est une ville nouvelle intégrée. Elle accueillera une population de quelques 250 000 habitants à l’horizon 2020, sur  840 hectares. En avril 2014, le ministère de l’Habitat et de la politique a signé une convention avec Al Omrane avec une enveloppe de 538 millions de dirhams pour mener à terme le projet.

Le 31 mars dernier, la Cour des comptes a révélé un autre scandale concernant Al Omrane à Tamesna. L’institution parlait en effet d’un ensemble de 106 villas (le projet Camélias) qui auraient été réservées au personnel d’Al Omrane et aux fonctionnaires de l’administration publique. Ces biens n’ont donc jamais été mis en phase de commercialisation, comme la réglementation le prévoit pourtant. Mais l’entreprise publique se défend : il s’agit selon elle d’une demande du ministère de l’Habitat et de la politique de la ville lui-même.

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