Najwa Koukouss Raji: «Mon élection peut convaincre les jeunes»

Telquel.ma s’est entretenu avec Najwa Koukouss Raji, la première présidente de la chabiba du PAM.

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Najwa Koukouss Raji.
Najwa Koukouss Raji. Crédit : DR

Près de sept ans après sa fondation, le Parti Authenticité et modernité (PAM) s’est doté d’une chabiba. C’est Najwa Roukouss Raji, une jeune femme de 25 ans, originaire d’un quartier défavorisé de Casablanca, qui a été nommée à la tête de cette nouvelle institution après avoir grimpé un par un les échelons du parti. Telquel.ma est parti à la rencontre de la représentante de la nouvelle vague du parti du tracteur.

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Telquel.ma : Avez-vous été nommée ou élue à la tête de la chabiba ?

Najwa Koukouss Raji : J’ai été nommée au bureau national de la chabiba. Ceci est en totale adéquation avec le règlement intérieur du PAM qui stipule que parmi les 27 personnes nommées au sein de cette institution, deux sont désignées par le bureau national du parti. Ensuite le bureau de la Chabiba m’a élue. Nous étions à égalité avec mon concurrent, mais il a choisi de me céder la place.

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Pourquoi avoir choisi le PAM ?

Je suis d’accord avec le PAM au niveau idéologique. Je suis une sociale-démocrate moderne et ouverte. Je ne suis ni socialiste ni de droite. Je suis libérale. J’ai suivi le PAM depuis sa constitution et je suis également rentrée en contact avec certains membres fondateurs du MPD ou du PAM qui m’ont convaincu par leur travail, leur histoire, leur action. J’ai adhéré au parti, à travers le bureau national, comme n’importe quelle citoyenne qui n’avait aucune connaissance de la scène partisane.

Vous êtes désormais à la tête de la chabiba du PAM. Quelle est l’utilité de cette institution ?

Après la constitution du PAM, en 2008, les leaders du parti ne voulaient pas créer d’organisations parallèles. Ils étaient convaincus que les femmes et les jeunes devaient être intégrés au sein du parti en lui-même que ce soit au niveau local ou national. C’est pour cela que nous avons reporté la création de cette organisation jusqu’au congrès de 2012, c’est à ce moment-là que les instances parallèles ont été créées.

L’organisation des jeunes est importante mais ne doit pas exclure le rôle primordial que les jeunes doivent occuper au sein du parti. Ils doivent être impliqués aux niveaux régional et national et doivent également être présents dans les conseils électoraux du parti. L’organisation n’est là que pour encadrer les jeunes pour la formation et défendre leurs intérêts.

A vous entendre, la chabiba ressemble à une instance de communication et de formation. Dispose-t-elle de vrais pouvoirs ?

La chabiba est partie intégrante du parti. Nous ne sommes pas comme les autres chabibas, nous n’avons pas de statut juridique à part entière. Notre statut juridique est celui du PAM. Nous avons un règlement intérieur qui définit les objectifs de la chabiba.

Vous étiez l’attachée parlementaire de Khadija Rouissi, considérez-vous cette période comme une période de formation ?

C’était un travail en freelance qui a duré pendant un an. Je suis consultante juridique, car j’ai une formation juridique. Le temps que j’ai passé avec Khadija Rouissi s’apparente moins à une « formation » qu’à une école. Pour moi, cette expérience a été une école de militantisme, d’engagement, de persévérance et de principes. C’est une femme qui tient à ses principes. C’était une expérience humaine et professionnelle. En tant que parlementaire, elle est l’un des rares cas de professionnalisme. On a travaillé sur de nombreux dossiers comme celui du pénitentiaire, qui est un sujet qui nous tient toutes les deux à cœur, les droits de l’Homme, sur les droits des femmes ainsi que la loi de finances 2014.

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A un moment où les jeunes sont de plus en plus désintéressés par la politique, comment comptez-vous les motiver ?

Au contraire, je pense que les jeunes sont de plus intéressés par la politique. Avec Mustapha Bakkoury (secrétaire général du PAM), nous avons récemment évoqué un sondage qui montre que le PAM est l’un des partis les plus attractifs pour les jeunes. A travers nos représentations au niveau régional et national nous avons remarqué qu’il y avait de plus en plus de jeunes. Mon élection peut aider à convaincre les jeunes. Je ne viens pas d’un milieu politique, je viens d’un milieu modeste. Je trouve que c’est une motivation pour moi en tant que dirigeante de la chabiba.

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