Benkirane suit «l’avis du roi même s’il diffère avec ses principes religieux»

Lors d’une intervention sur Med Radio, Abdelilah Benkirane a donné des détails sur ses rapports avec Mohammed VI, évoquant «des hauts et des bas».

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Le roi Mohammed VI a nommee Abdelilah Benkirane au poste de chef du gouvernement en novembre 2011. Crédit: DR
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Jamais le chef du gouvernement n’est revenu en détails sur sa relation avec le roi. Fait inédit, dans l’émission Fi Kafass Al Ittiham de Med Radio, Abdelilah Benkirane s’est confié la semaine dernière sur ses rapports avec Mohammed VI, notamment du point de vue religieux.

« Quand le roi me propose quelque chose, je prends en considération son avis aux dépens du mien. Même si d’un point de vue religieux, je peux ne pas partager sa position, je l’accepte parce que c’est le commandeur des croyants », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que « malgré des hauts et des bas, [il] entretient une bonne relation avec le roi ». Des éléments que Abdelilah Benkirane livre pour la première fois.

Cependant, le chef de gouvernement a toujours assuré entretenir des bonnes relations avec le monarque. Lors d’un récent  discours à Dcheira, Abdelilah Benkirane est ainsi revenu sur le soutien du roi à son gouvernement lors de la crise provoquée par le départ de l’Istiqlal de la coalition en 2013 : « Le roi Mohammed VI a lutté contre toutes les pressions existantes afin que le gouvernement ne tombe pas». Mais aussi sur le rôle de Mohammed VI lors d’une période difficile pour le PJD, « de même, le souverain a joué un rôle important dans la non-dissolution de notre parti après les attentas du 16 mai 2003». Et d’assurer: «Ne comptez pas sur moi pour avoir des frictions avec le roi ».

De même, Benkirane a exprimé à de nombreuses reprises son respect de l’institution monarchique. Dans une interview accordée à la chaîne russe Russia Today en novembre 2014, il avait déclaré que «la monarchie a préservé l’unité religieuse du royaume tout en prenant en considération les fondements de la modernité».  De même, en 2012, intervenant dans une émission de la chaîne qatarie Al Jazeera, le secrétaire général du PJD avait affirmé que « le roi et l’institution monarchique sont des entités à respecter». Toutefois, il avait souligné que «le baisemain n’était pas indispensable et que ceux qui ne souhaitent pas le faire peuvent juste se pencher sur son épaule».

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  • Le commandeur des croyants devrait justement faire attention à ne pas scier la branche sur laquelle il est assis. Cette histoire d’avortement est très inquiétante pour la pérennité de la monarchie. Je vous invite à revisiter un peu l’histoire: Shah Pahlavi d’Iran qui déracina trop vite sa société pour faire plaisir à une petite minorité occidentalisantes qui veut imposer ses idées, Gorbatchov en URSS qui mit à bas l’Etat soviétique en tapant sur le KGB son soutien principale.
    Bref attention aux sirènes modernistes, l’effet peut être spectaculairement contraire à celui recherché.
    Bon courage pour aller expliquer ça à des gamins hystériques qui veulent bien se faire voire de leurs amis français ou espagnols…