Ray Cole: abandon des poursuites pour homosexualité

Les charges contre Ray Cole et son compagnon Jamal Ould Nass ont été abandonnées, s'est réjoui le Britannique lundi 17 novembre. Le couple avait été condamné à 4 mois de prison le 2 octobre dernier à Marrakech.

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le britannique gay Ray Cole
Crédit : DR

C’est Ray Cole qui a annoncé la nouvelle.  « On m’a dit aujourd’hui, lundi 17 novembre que toutes les charges retenues contre Jamal et moi avaient été abandonnées, nous pouvons maintenant laisser cet horrible épisode derrière nous », peut-on lire dans les colonnes du site d’information LGBT Pink News.

Ray Cole, en vacances au Maroc, avait été arrêté le 18 septembre dernier avec son compagnon Jamal Ould Nass (rencontré quelques mois plus tôt sur un réseau social). Ils avaient été condamnés le 2 octobre à quatre mois de prison pour « homosexualité », apparemment sur la base de photos trouvées sur le téléphone du Britannique.

Menace de boycott et relaxe

Mais rapidement après le jugement, l’affaire a fait les gros titres des médias internationaux, et l’opinion publique, notamment au Royaume-Uni, où la toile s’est mobilisée derrière le hashtag #freeraycole sur Twitter et un appel au boycott du Maroc, abondamment relayé par la presse, a été lancé par un député conservateur.

Jamal Ould Nass n’était pas oublié, un comité de soutien s’étant formé sur les réseaux sociaux, lançant le hastag #FreeOuldNass et une pétition pour demander sa libération et l’abrogation de l’article 489 du Code pénal. Ce dernier sanctionne l’homosexualité à des peines « allant de six mois à trois ans et d’une amende de 200 dirhams à 1 000 dirhams ».

Du coup, le 8 octobre, Ray Cole se voyait accorder la liberté provisoire par la Cour d’appel de Marrakech, et le lendemain, c’était au tour de Jamal Ould Nass.

Le Britannique, immédiatement renvoyé en Angleterre, ne craignait donc plus rien, mais son compagnon marocain était encore sous le coup d’un procès en appel et Ray Cole comptait demander l’asile pour lui au Royaume-Uni.

«Rien n’effacera les traces de la prison»

« Je suis évidemment très heureux de cette nouvelle, mais cela n’effacera jamais les traces de mon traitement odieux au commissariat et les conditions de vie effroyables en prison » a encore commenté l’homme de 70 ans après avoir eu la nouvelle de l’abandon des poursuites.

Il a ajouté : « Ce sentiment accablant de peur et d’isolement restera avec moi jusqu’à la fin de ma vie, je pense. » Dans cette affaire « il n’y a aucun gagnant, la réputation du Maroc en tant que destination de vacances sûre en a pris un coup », a conclu Ray Cole.

D’ailleurs, il semble que les partisans du boycott n’aient pas tous été apaisé par la conclusion de l’histoire, puisque l’organisateur d’un événement caritatif au profit d’une ONG de promotion des droits humains a récemment été critiqué pour avoir proposé aux enchères un voyage vers le Maroc.

Lire notre article: « Quand Tanger était un havre de liberté pour les gays »

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