Le réchauffement climatique menace le Maroc

Les estimations scientifiques des conséquences du réchauffement climatique sont alarmantes. Le Maroc n'est pas épargné.

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La côte autour d'El Jadida serait la première touchée par la hausse du niveau marin. Crédit : Mzximvs VdB / Flickr.

« Le danger concerne tout le Maroc mais ce sont surtout l’est et le sud-est qui vont être touchés dans les prochaines décennies », nous explique Mohamed El Mehdi Saidi, enseignant chercheur à l’Université de Marrakech. Ces régions sont davantage abritées des vents humides par la montagne.

Le scientifique a principalement mené ses recherches sur la ville de Marrakech. D’après les estimations, la température devrait augmenter de 2,3 degrés d’ici 2050 et de 4 degrés d’ici 2099. « Cette augmentation serait énorme mais il s’agit d’un scénario pessimiste, dans le cas où rien n’aurait été fait », nous précise le climatologue.

A deux doigts de la pénurie hydrique

La température augmentant, les précipitations devraient diminuer. La baisse est estimée à 15 à 20 mm en 2040 et même à 70 à 120 mm à l’horizon 2099. Non seulement les précipitations seront moins abondantes mais aussi beaucoup moins régulières, provoquant des problèmes pour les sols et l’agriculture.

La pénurie en eau nous  menace : « Aujourd’hui nous sommes à 720 mètres cubes d’eau par personne par an. On arrivera bientôt sous la barre des 500, chiffre de la limite de la pénurie hydrique. »

La mer monte, le continent est menacé

Autre danger : la submersion de la mer sur la terre, puisque si la température augmente, la calotte glacière fond. Les premières régions côtières touchées devraient être celles où la pente du rivage est la moins importante : «  Le sud, vers Agadir, ne devrait pas être touché en premier. Par contre aux alentours d’El Jadida, la plage est sur un plateau, c’est là que réside le risque de submersion continentale. »

Pour éviter le scénario catastrophe, le climatologue compte sur le respect des accords internationaux, mais aussi surtout une politique nationale : « Il faut trouver d’autres solutions que la politique libérale menée au début du siècle. Même si les émissions de gaz à effet de serre diminuent à l’échelle mondiale, nous ne pourrons pas éviter ces dangers si des alternatives nationales ne sont pas trouvées. »

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