Vidéo. L'Iran visé dans un attentat qui fait 4 morts à Beyrouth

Vidéo. L’Iran visé dans un attentat qui fait 4 morts à Beyrouth

L’Iran, principal allié du régime de Bachar al-Assad, a été une nouvelle fois la cible de jihadistes sunnites à Beyrouth, qui ont commis un double attentat suicide ce mercredi 19 février, ayant fait quatre morts et 103 blessées.

Selon l’armée libanaise, vers 09H30 (07H30 GMT), une BMW conduite par un kamikaze a foncé sur un barrage constitué de barres de fer, à proximité du Centre culturel iranien à Bir Hassan, dans le sud de Beyrouth. Quasi simultanément, une Mercedes, également conduite par un jihadiste, a explosé à 50 mètres du premier attentat. L’agence de presse iranienne IRNA a confirmé que l’attentat s’était déroulé à proximité d’un centre culturel iranien, des bureaux d’IRNA et de la chaîne de télévision iranienne Irib à Beyrouth.

Un attentat qui vise les Chiites 

Le ministre de la Santé, Waël Abou Faour, a indiqué sur place que la double déflagration avait fait 4 morts et 103 blessés. Les attentats ont été revendiqués par un groupe jihadiste, les Brigades Abdallah Azzam, sur son compte twitter officiel. « Vos frères des Brigades Abdallah Azzam, compagnie Hussein ben Ali, revendiquent le double attentat suicide contre le centre culturel iranien » à Beyrouth, affirme le groupe dans son communiqué. La référence à « Hussein ben Ali » a été choisie, semble-t-il, pour se moquer des chiites majoritaires en Iran et représentant un tiers de la population du Liban, car Hussein est un personnage central de la martyrologie chiite, dont la mort est commémorée chaque année lors de l’Achoura.
« Nous allons continuer à frapper les centres politiques, sécuritaires et militaires de l’Iran et son parti au Liban (le Hezbollah, NDLR) jusqu’à réaliser deux objectifs: le départ de ce parti de l’Iran hors de la Syrie et la libération de nos prisonniers dans les geôles libanaises », a déclaré cette organisation, sympathisante d’al-Qaïda.  « Le parti de l’Iran ne sera pas en paix au Liban jusqu’à ce que la Syrie retrouve la paix », ajoute cette organisation jihadiste. Elle avait revendiqué, le 19 novembre 2013, un double attentat suicide contre l’ambassade d’Iran qui avait fait 25 morts.

Témoignages de l’horreur

L’attaque de mercredi est le neuvième attentat dans un fief du Hezbollah depuis que le mouvement chiite libanais a annoncé qu’il combattait aux côtés des forces gouvernementales syriennes contre la rébellion sunnite.  L’explosion a provoqué un important dégagement de fumée dans le ciel de la capitale libanaise et causé d’importants dégâts. Sur place, des équipes de secours transportaient des victimes à l’écart d’une rue noircie et recouverte de gravats.  Plusieurs véhicules étaient en feu et des habitants armés d’extincteurs tentaient d’aider les pompiers à éteindre les foyers d’incendie.     « Je me rendais en voiture avec ma femme à l’université lorsque nous avons été projetés par le souffle et j’avais sur mon visage des morceaux de chair humaine », a expliqué à l’AFP Youssef al-Tawil, professeur à l’université libanaise.

Abdallah Latif, qui se rendait dans le quartier de Hamra, a expliqué « avoir glissé sur des lambeaux humains en descendant de son véhicule ».  Il s’agit du premier attentat depuis la formation samedi du gouvernement libanais, qui réunit des pro et anti régime syrien.

Le liban divisé par le conflit syrien

« Nous appelons tous les partis politiques à coopérer avec l’armée pour qu’elle puisse mener un travail sérieux afin de fermer les passages de la mort. Il s’agit de passages libanais pour des voitures volées, envoyées en Syrie où elles sont piégées avant de revenir au Liban », a déclaré Nouhad Machnouq, le ministre de l’Intérieur qui appartient au mouvement du 14 mars (anti-régime syrien).

« Sur le territoire libanais, il est de la responsabilité de toutes les forces politiques de coopérer afin que certaines régions n’échappent plus à la loi, notamment dans la zone de la Bekaa », a-t-il dit sur les lieux de l’explosion.    Le Liban est profondément divisé par le conflit qui a fait plus de 140.000 morts en Syrie. D’un côté, les sunnites et une partie des chrétiens appuient la rébellion, de l’autre, les chiites et une autre partie des chrétiens soutiennent Bachar al-Assad.

 

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