Musique : le répertoire de la diva du monde arabe Oum Kalthoum revisité en France

Une création musicale dirigée par l'artiste libanais Zeid Hamdan, réunissant notamment Camélia Jordana, Souad Massi et le rappeur Danyl, revisite, au Printemps de Bourges et à Avignon, deux importants festivals français, le répertoire de la diva égyptienne Oum Kalthoum disparue il y a 50 ans.

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Un hologramme d’Oum Kalthoum enchante le public au Théâtre Mohammed V de Rabat. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Ce concert inédit veut célébrer les « 50 ans de la disparition de l’astre d’Orient Oum Kalthoum », un des surnoms donnés à cette voix majeure du monde arabe, morte le 3 février 1975.

Il « fédèrera des voix de femmes et d’hommes d’horizons musicaux éclectiques, installés depuis leurs débuts entre présent occidental et racines orientales », indique le Printemps de Bourges, où la création sera dévoilée le 17 avril.

Elle sera ensuite jouée le 14 juillet au Festival d’Avignon, dans la cour d’honneur du Palais des papes.

Le casting réunit la chanteuse française Camélia Jordana — de retour avec un morceau chanté en arabe (« Win Rak »), Maryam Saleh, figure de la scène musicale alternative égyptienne, Natacha Atlas qui mêle jazz et sonorités orientales, et Souad Massi, artiste franco-algérienne connue pour son univers folk.

Trois artistes masculins partagent aussi l’affiche : le musicien, écrivain et acteur égyptien Abdullah Miniawy, ainsi que deux rappeurs, le Franco-Algérien Danyl, aux influences raï, et Rounhaa, repéré avec « Möbius » en 2022.

Revisiter l’œuvre d’Oum Kalthoum, connue pour sa complainte « Enta Omri » (« Tu es ma vie »), est un défi : outre son puissant vibrato, la chanteuse donnait des concerts aux allures de récitals, où une chanson pouvait durer une heure.

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« C’est une femme qui répète la mélodie avec groove comme les chanteurs de blues, dans un gimmick (courte formule rythmique ou mélodique, nldr) et puis ils l’accrochent et ils le hurlent avec tout leur cœur », compare pour l’AFP Zied Hamdan.

Le musicien libanais (Soapkills, Bedouin Burger), adepte des ponts entre tradition arabe et pop électronique, raconte s’être imprégné de ses chansons des heures durant, pour réussir à les décortiquer.

« Les mélodies sont absolument géniales. C’est là où je vois l’immensité du talent », estime-t-il, une fois retirée « cette épluchure orchestrale classique arabe avec laquelle les gens ont du mal peut-être ».

Pour éviter les faux pas, Zied Hamdan peut compter sur Oussama Abdel Fattah, joueur d’oud réputé et connaisseur d’Oum Kalthoum, qui participe à la création avec un ensemble (oud, percussions, violon et qanoun).

« Je ne vais pas tartiner de musique contemporaine, ça va être vraiment les chansons d’Oum Kalthoum, avec ce petit twist contemporain », pour parvenir jusqu’aux oreilles de différentes générations, promet-il.