Mohamed Benchaâboun remplace Abdeslam Ahizoune à la tête de Maroc Telecom

Le groupe Maroc Telecom a annoncé, ce mardi 25 février, la nomination de Mohamed Benchaâboun en tant que nouveau président du directoire, succédant à Abdeslam Ahizoune, qui occupait ce poste depuis 2001.

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Mohamed Benchaaboune. Crédit: TNIOUNI/TELQUEL

Le Conseil de surveillance a pris acte de l’expiration des mandats des membres du directoire au 1er mars 2025 et a décidé de nommer, pour un mandat de deux années, soit jusqu’au 1er mars 2027, Monsieur Mohamed Benchaâboun en qualité de président du directoire, en remplacement de Monsieur Abdeslam Ahizoune”, annonce Maroc Telecom dans un communiqué.

Cette nomination “jouera un rôle déterminant dans le développement stratégique global des activités du groupe Maroc Telecom”, ajoute la même source.

Le Conseil de surveillance a profité de cette occasion pour remercier Ahizoune “pour ses contributions exceptionnelles à la croissance du groupe au cours des 27 dernières années”, et “son leadership décisif” qui a, selon lui, “joué un rôle clé dans l’essor panafricain” de Maroc Telecom.

Abdeslam Ahizoune, ex-président du directoire de Maroc Telecom.Crédit: Maroc Telecom

Le Conseil de surveillance a également décidé de reconduire, pour deux années supplémentaires, le mandat des autres membres du directoire, à savoir Brahim Boudaoud, Hassan Rachad, François Vitte et Abdelkader Maamar.

Mohamed Benchaâboun occupait depuis 2023 le poste de directeur général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement (FM6I), après avoir été ambassadeur du Maroc en France de 2021 à 2023, ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’administration de 2018 à 2021, et président de la Banque centrale populaire de 2008 à 2018.

Abdeslam Ahizoune, quant à lui, à la tête de Maroc Télécom depuis 2001, est également président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA), et a occupé le poste de ministre des Télécommunications dans les années 1990.

Un contexte délicat

La nomination de Benchaâboun intervient dans une période délicate pour le groupe : il y a plusieurs mois, l’opérateur avait été condamné à verser un dédommagement record à son concurrent Inwi. La Cour d’appel reprochait à Maroc Telecom d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché, causant des préjudices à son concurrent Inwi.

Si l’opérateur historique, contrôlé à 53% par l’émirati E&, était habitué aux déconvenues judiciaires, cette perte de 6,3 milliards de dirhams avait fait des vagues dans le conseil d’administration du groupe. Jassem Mohamed Bu Ataba Alzaabi, le président du board, avait notifié dans un communiqué qu’un “environnement réglementaire difficile affecte négativement les perspectives futures de nos investissements au Maroc”.

La nomination d’un ancien ministre de l’Économie et des finances marocain pourrait être justifié par la volonté du groupe émirati de naviguer plus aisément dans un “cadre réglementaire marocain relativement strict, parfois difficile à comprendre pour certains étrangers”, remarquait Mohamed Badine El Yattioui, professeur d’Études stratégiques au Collège de défense nationale aux Émirats arabes unis, contacté par TelQuel après la décision de la Cour d’Appel.