En 2019, environ 10% des Marocains déclaraient détenir des cryptomonnaies. Cinq ans plus tard, ce chiffre est passé à 16%, représentant près de 2,5 millions de nouveaux investisseurs dans le pays. À l’échelle africaine, le Maroc s’inscrit dans une tendance régionale où l’adoption des cryptos s’accélère, bien que restant inférieure à celle du Nigéria (+67,86%) ou de l’Égypte (+137,5%).
Cette montée en puissance s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, la démocratisation des plateformes de trading, qui offrent un accès facilité à ces actifs numériques, attire un public de plus en plus large. Ensuite, les cryptomonnaies sont perçues comme un refuge contre l’instabilité économique et monétaire, notamment dans un contexte d’incertitude quant à l’inflation mondiale.
Malgré cet essor, la législation marocaine demeure hostile aux cryptomonnaies. Depuis 2017, Bank Al-Maghrib et l’Autorité marocaine du marché des capitaux interdisent l’usage des cryptos en raison de leur volatilité et de leur potentielle utilisation dans des activités illicites. Pourtant, cette interdiction ne semble pas freiner les Marocains, qui contournent les restrictions en utilisant des plateformes internationales et des transactions de gré à gré.
En parallèle, le régulateur marocain explore la mise en place d’un cadre légal plus souple. Bank Al-Maghrib a annoncé en 2023 travailler sur une réglementation des cryptomonnaies inspirée des modèles européens et asiatiques. L’objectif étant d’encadrer ces transactions sans pour autant étouffer l’innovation.