Avec 64% des questions posées lors de la sixième session parlementaire, l’opposition domine largement le contrôle de l’action gouvernementale. Le groupe Haraki (MP), pourtant deuxième formation de l’opposition avec seulement 26 députés, se distingue en posant 685 questions, soit 26 questions par élu — un record.
“Cette répartition est conforme à la théorie traditionnelle sur le système représentatif qui accorde à l’opposition un rôle plus important dans le contrôle des actions du gouvernement”, souligne le rapport.
Côté majorité, le groupe du Rassemblement national des indépendants (RNI) mène avec 437 questions, mais ne reçoit que 135 réponses, soit une réponse par député. Preuve d’une “faible réactivité” du gouvernement envers ses alliés.
Les femmes plus engagées
Bien qu’elles ne représentent que 24% de l’hémicycle, les femmes parlementaires posent 9 questions en moyenne chacune, contre 6 pour les hommes. “Les mesures de discrimination positive en faveur des femmes pourraient avoir un impact important dans la participation politique des femmes”, note Tafra. Parmi les figures marquantes, Hayat Laaraych (MP) et Naima El Fethaoui (PJD) se hissent en tête avec respectivement 143 et 72 questions.
Les 155 nouveaux députés (30% de l’hémicycle) surclassent leurs aînés : ils posent 12 questions par personne, contre 4 pour les anciens. Un dynamisme qui ne se traduit pourtant pas en réponses : le gouvernement répond à 35% de leurs interrogations, contre 33% pour les vétérans.
Le gouvernement aux abonnés absents
La région Rabat-Salé-Kénitra arrive en tête de classement parmi les régions du Maroc en posant 762 questions, soit 16 par député. Côté ministères, celui de l’Éducation nationale reste le plus sollicité (344 questions), mais répond en 44 jours en moyenne — bien au-delà des 20 jours réglementaires.
Le ministère des Habous et Affaires islamiques se montre le plus réactif (65% de réponses) bien qu’il prend, en moyenne, 91 jours pour répondre. Le ministère de l’Intérieur, qui figure également parmi les cinq ministères les plus sollicités par les députés, prend, 75 jours pour fournir ses réponses. Quant au Secrétariat général du gouvernement et au chef du gouvernement, toutes les réponses qui leur ont été adressées sont restées sans réponse.
71% des questions sont écrites, moins médiatisées, mais plus nombreuses. Pourtant, seules 41% obtiennent une réponse, contre 13% pour les questions orales. Les réponses aux questions orales “bénéficient d’une médiatisation importante (…) ce qui leur confère une grande visibilité”, rappelle le rapport.