Canada : la Banque centrale alerte sur les effets d’une baisse de l’immigration

La réduction prévue des niveaux d’immigration au Canada se traduira par une croissance économique plus faible, a mis en garde la Banque du Canada.

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Le gouvernement fédéral, qui prévoyait d’accueillir 500.000 nouveaux résidents permanents en 2025 et 2026, a finalement décidé de réduire ce nombre à 395.000 en 2025, à 380.000 en 2026 et à 365.000 en 2027.

Les membres ont convenu qu’une analyse plus poussée serait nécessaire pour évaluer à quel moment les effets des nouvelles cibles d’immigration pourraient se faire sentir sur l’offre et la demande, dans le cadre de l’établissement de la prévision actualisée, en janvier”, a souligné le Conseil d’administration de la banque centrale, selon le résumé des délibérations de la réunion du 11 décembre dernier publié lundi.

Les membres du Conseil ont noté que les menaces de tarifs douaniers du président américain élu Donald Trump sont une “nouvelle source majeure d’incertitude” pour l’économie canadienne.

L’incidence sur l’activité économique et l’inflation dépendrait de plusieurs facteurs imprévisibles, notamment la portée et la taille des droits de douane, et les mesures de représailles potentielles”, ont affirmé les membres du Conseil d’administration.

Trump a annoncé vouloir imposer des tarifs douaniers de 25% sur les importations canadiennes et mexicaines, ajoutant que ces tarifs resteraient en vigueur jusqu’à ce que les deux pays mettent fin à l’immigration illégale et au trafic de drogue à leurs frontières.

Les membres ont convenu qu’il se pouvait que l’incertitude accrue ait déjà un effet sur les perspectives, particulièrement sur les investissements des entreprises, mais qu’il était impossible d’évaluer les implications plus larges sans obtenir de nouvelles informations”, selon la même source.

Par ailleurs, le Conseil d’administration de la Banque du Canada a estimé que sa deuxième baisse consécutive d’un demi-point du taux directeur lui a permis de franchir un cap dans sa lutte contre l’inflation, ajoutant toutefois qu’il surveille de près l’économie dans le contexte d’une croissance plus faible que prévu.

Premièrement, puisque l’inflation s’établissait à 2% et que l’économie était en situation d’offre excédentaire, la politique monétaire n’avait plus besoin d’être clairement restrictive”, peut-on lire dans le résumé.

Deuxièmement, les perspectives de croissance étaient plus faibles que prévu en octobre, et une progression plus forte de l’économie était nécessaire pour résorber les capacités excédentaires et maintenir l’inflation près de la cible de 2%”, ont relevé les membres du Conseil.

Lors de sa dernière réunion consacrée à la politique monétaire, la Banque du Canada a abaissé son principal taux directeur à 3,25%.

Après plus de deux années à lutter contre l’inflation, la banque centrale a réussi en août à ramener l’indice des prix à la consommation à la cible de 2% qu’elle s’était fixée.

(avec MAP)