Selon Alyaoum24, le rapport souligne que la création de ces villes s’est faite sans alignement avec les schémas nationaux et régionaux d’aménagement du territoire ni études socio-économiques préalables.
Le choix des emplacements a été dicté par des opportunités foncières plutôt que par une stratégie réfléchie. L’absence d’un cadre juridique spécifique a conduit à traiter ces projets comme de simples lotissements, ignorant leurs besoins en infrastructures complexes.
Côté financement, le modèle adopté repose largement sur des partenariats public-privé, mais 52% des conventions avec les promoteurs immobiliers avaient été résiliées à fin 2023, entravant la réalisation des projets. Les collectivités locales, souvent rurales, manquent de ressources pour gérer des espaces à vocation urbaine, comme l’entretien des infrastructures ou la fourniture des services essentiels.
Les résultats sont décevants : à fin 2023, la population totale des quatre villes atteignait seulement 169.036 habitants, soit 17% de l’objectif fixé d’un million. Sur 350.000 logements programmés, seuls 71.486 ont été construits, tandis que 26% des équipements publics prévus ont vu le jour. Malgré des investissements de 24,4 milliards de dirhams sur les 42,2 milliards budgétés, les retards persistent.
Face à ces échecs, la Cour recommande une refonte complète du projet. Elle appelle le gouvernement à adopter une stratégie claire pour assurer la coordination entre les acteurs et le suivi des réalisations. Elle préconise également l’établissement d’un cadre juridique dédié, une meilleure gouvernance et un respect rigoureux des engagements contractuels avec les partenaires privés.