Selon Europa Sur, Baleària, qui cherche depuis près de deux décennies à s’implanter à Tarifa, considère ce moment comme décisif. Avec l’augmentation attendue du trafic lors de l’Opération Marhaba, traversée annuelle du détroit par des milliers de MRE, et les perspectives de développement liées à l’organisation conjointe de la Coupe du Monde en 2030 par l’Espagne, le Maroc et le Portugal, la compagnie espagnole entend se positionner comme un acteur de la modernisation de cette route maritime.
L’entreprise a proposé un projet ambitieux de 135 millions d’euros, comprenant la construction de deux ferries électriques zéro émission de CO2, pouvant transporter jusqu’à 800 passagers, ainsi que l’électrification des infrastructures portuaires. Ces navires, construits en Espagne, visent à placer Baleària à la pointe de l’innovation technologique et de la durabilité.
FRS Iberia Maroc/DFDS, qui opère déjà sur cette ligne, a critiqué l’offre de Baleària, qualifiée de “téméraire” et basée selon elle sur des projections irréalistes de trafic minimum. Selon FRS/DFDS, certaines promesses faites par Baleària, comme l’approvisionnement électrique pour les ferries à Tanger, manquent de coordination avec les autorités marocaines, rendant le projet techniquement fragile. La compagnie met également en avant sa propre proposition, qu’elle juge plus réaliste et conforme aux exigences de l’appel d’offres.
Alors que Baleària se déclare gagnante de l’appel d’offres avant même la conclusion officielle du processus, FRS/DFDS appelle à une adjudication transparente et conforme aux règles. Elle souligne l’importance de garantir des projets techniquement viables et économiquement réalistes pour préserver la stabilité de la ligne maritime et les intérêts des deux rives du détroit de Gibraltar.
Le résultat officiel de l’appel d’offres, encore attendu, déterminera l’avenir de cette route stratégique.