C’est la réponse américaine à l’envoi des troupes nord-coréennes — plus de 10.000 selon le décompte de Kiev — sur le front ukrainien par les Russes. Joe Biden, qui s’y refusait depuis plusieurs mois, a finalement autorisé Volodymy Zelensky à faire usage des missiles américains ATACMS (Army Tactical Missile System) dont la portée peut atteindre 300 kilomètres, suffisants pour toucher le territoire russe dans sa profondeur.
Après la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles et sénatoriales, le démocrate souhaite ainsi consolider les grandes lignes de son mandat, dont l’aide à l’Ukraine fait partie.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le président ukrainien s’est exprimé sur ce qui représente pour lui une avancée stratégique. “Aujourd’hui, de nombreux médias parlent du fait que nous avons reçu l’autorisation de prendre des mesures appropriées. Mais les coups ne sont pas portés avec des mots. De telles choses ne sont pas annoncées. Les missiles parleront d’eux-mêmes”, a-t-il déclaré.
🔴SUIVI – Les États-Unis ont donné l’autorisation à l’#Ukraine de frapper la #Russie avec des missiles à longue portée fournis par Washington. En septembre, Vladimir Poutine avait prévenu qu’une telle décision signifierait que «les pays de l’OTAN sont en guerre contre la Russie».
— Brèves de presse (@Brevesdepresse) November 17, 2024
Le porte parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré ce lundi que “l’administration sortante à Washington a l’intention de prendre des mesures pour continuer à jeter de l’huile sur le feu et à provoquer une nouvelle montée des tensions”. Si cette annonce venait à être confirmée officiellement par Washington, cette nouvelle donne conduirait à “une situation fondamentalement nouvelle en termes d’implication des Etats-Unis dans ce conflit”, a encore mis en garde le porte-parole.
De son côté, Vladimir Poutine avait néanmoins prévenu l’Occident de l’ampleur de la réaction russe si de telles armes venaient à être utilisées contre Moscou. Le maître du Kremlin affirmait en septembre qu’il considérerait que l’usage de missiles à longue portée sur le territoire russe constitue un acte de guerre de l’OTAN.
En réponse, il menaçait d’avoir recours à l’arme nucléaire s’il recevait “des informations fiables sur le lancement massif de moyens d’attaque aérospatiaux et leur franchissement de la frontière de notre État”.
Moscou, dont les troupes avancent depuis plusieurs mois sur de multiples segments du front, a prévenu que toute discussion d’arrêt des combats ne pourrait s’appuyer que sur les “nouvelles réalités territoriales”.