Fertilité : première congélation de cortex ovarien au Maroc pour une femme atteinte d'un cancer

Le Maroc a franchi une étape importante dans le domaine de la préservation de la fertilité avec la réalisation, fin septembre, de la première cryoconservation de cortex ovarien dans le pays, pour une jeune femme de 18 ans atteinte d'un cancer du cerveau. Cette technique, désormais disponible, offre de nouveaux espoirs aux patients confrontés à des traitements médicaux potentiellement stérilisants.

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Selon un communiqué du Dr Baha Benamar, directrice d’un laboratoire de fécondation in vitro à Rabat, “le 25 septembre 2024, une première patiente a pu bénéficier avec succès de la cryoconservation de son cortex ovarien après prélèvement d’ovaire fait à Casablanca et acheminement à Rabat”.

“Un certain nombre de pathologies nécessitent des traitements qui peuvent être toxiques pour les organes reproducteurs et être responsables d’une baisse de la fertilité ou de stérilité”, rappelle le Dr Benamar dans le communiqué. Le cancer figure en tête de ces pathologies.

Le communiqué précise que “les traitements actuels en guérissent plus de 80% à cinq ans et 70% à long terme, mais les effets secondaires peuvent être redoutables, et les laisser stériles”. Cela est particulièrement vrai dans les cas de chimiothérapies à fortes doses ou de radiothérapies ciblant les régions ovariennes ou testiculaires.

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Face à ce défi, la cryoconservation du cortex ovarien présente plusieurs avantages majeurs. Dr Benamar souligne que cette technique “peut se faire sans délai quand le traitement doit être débuté rapidement” et “peut se faire même en cas de début de traitement de chimiothérapie”. De plus, elle constitue “la seule possibilité de préservation de la fertilité chez la petite fille prépubère”.

Il est important de noter que cette nouvelle technique s’inscrit dans un cadre légal précis. Le communiqué rappelle que la loi no 47-14 du 4 avril 2019 stipule que “toute personne qui subit un traitement pouvant affecter sa capacité à procréer ou se préparant à le subir ou dont la fertilité risque d’être prématurément altérée, peut recourir à la conservation de ses gamètes ou de ses tissus germinaux en vue de leur utilisation ultérieure dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation”.