Devant les 15 Etats membres du Conseil réunis en urgence — en présence d’Israël, du Liban et de l’Iran — le secrétaire général des Nations unies a également « condamné avec force l’attaque massive aux missiles par l’Iran sur Israël », alors que l’Etat hébreu a déclaré M. Guterres « persona non grata » sur son sol pour n’avoir selon lui pas condamné nommément Téhéran mardi soir.

« Il est plus que temps de mettre fin au cycle écœurant d’escalade après escalade qui conduit les peuples du Moyen-Orient directement au bord du précipice », a mis en garde le patron de l’ONU qui n’a eu de cesse d’avertir la communauté internationale durant l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière.

« Chaque escalade sert de prétexte à la suivante » et « nous ne devons jamais perdre de vue l’énorme bilan du conflit sur les civils », a-t-il ajouté.

« Le cycle meurtrier de la violence ‘œil pour œil, dent pour dent’ doit cesser », a encore martelé M. Guterres, à l’unisson d’une bonne partie des grandes puissances au Conseil, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni.

Avant la réunion du Conseil de sécurité, le nouvel ambassadeur d’Israël auprès des Nations unies, Danny Danon, a promis une « réponse » de l’Etat hébreu à l’attaque mardi soir de l’Iran, son ennemi juré.

« Notre réponse sera décisive, elle sera douloureuse, mais, contrairement à l’Iran, nous agirons en plein accord avec le droit international », a déclaré à la presse le diplomate.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, avait annoncé mardi avoir déclaré Antonio Guterres « persona non grata en Israël ».

« Quiconque ne peut condamner sans équivoque l’attaque odieuse de l’Iran contre Israël ne mérite pas de fouler le sol israélien. Nous avons affaire à un secrétaire général anti-israélien qui soutient les terroristes, les violeurs et les assassins », selon M. Katz dans un communiqué.

Après l’attaque de l’Iran qui a tiré près de 200 missiles sur Israël mardi soir, le chef de l’ONU avait condamné « l’élargissement du conflit au Moyen-Orient », en déplorant « l’escalade après escalade » et réclamé une nouvelle fois « un cessez-le-feu ».

Les relations notoirement difficiles entre Israël et les Nations unies ont atteint un plus bas depuis le 7 octobre 2023, date de l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

Le mouvement libanais Hezbollah a ouvert un front en soutien au Hamas le 8 octobre en commençant à tirer des roquettes sur le nord d’Israël. Depuis lors, les affrontements quasi quotidiens entre la milice chiite et l’armée israélienne ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de civils de part et d’autre de la frontière.

Lundi, Israël a annoncé avoir commencé une offensive au sol en territoire libanais contre le Hezbollah, dont il a décimé les dirigeants, à commencer par son chef Hassan Nasrallah.

(avec AFP)