Albares balaie les propositions de Vox pour lutter contre l'immigration illégale, pour maintenir la coopération avec Rabat

José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération espagnole, a averti le parti Vox que l’adoption de leurs propositions pour contrer l'immigration irrégulière pourrait plonger l’Espagne dans des conflits avec les pays voisins. Il a également profité de cette occasion pour mettre en avant la coopération efficace du Maroc, illustrée par les récents événements à Sebta.

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Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Crédit: Kenzo Tribouillard / AFP

Selon Europa Press, lors d’une session au Congrès des députés, Albares a répondu à une interpellation de Carlos Flores Juberías, député de Vox, qui a cité une série de mesures efficaces adoptées par d’autres nations européennes, y compris celles dirigées par des gouvernements social-démocrates. Flores encourage le gouvernement espagnol à emboîter le pas, affirmant qu’une observation impartiale de ces politiques révèle celles qui sont efficaces.

Flores a également réitéré les propositions phares de Vox pour limiter l’immigration, incluant l’expulsion immédiate des arrivants en situation irrégulière et des délinquants, ainsi que la suppression des aides aux ONG qui encouragent indirectement l’immigration illégale.

Le ministre a expliqué que si on suivait la voie proposée par Vox, les stratégies actuellement en place, telles que la coopération sécuritaire avec la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, et surtout avec le Maroc, ainsi que l’augmentation de l’aide au développement, seraient compromises.

Nos frontières seraient beaucoup moins sûres et nous serions confrontés à des conflits avec nos principaux voisins”, a affirmé Albares, soulignant particulièrement l’importance de la coopération du Maroc, qui a joué un rôle clé dans la sécurisation des frontières de Sebta et Melilia.

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Grâce à cette coopération avec le Maroc, a-t-il ajouté, “on empêche l’entrée de milliers de personnes de manière irrégulière en Espagne”. Albares a demandé à Flores de reconnaître l’efficacité des forces de sécurité marocaines. En réponse, Flores a exprimé sa satisfaction quant à l’assistance récente de la gendarmerie marocaine à la frontière, tout en s’interrogeant sur “le prix de cette collaboration”, insinuant que le Maroc ne fait jamais rien gratuitement.

Flores a également accusé le Maroc d’utiliser la migration comme un levier de pression, décrivant une manipulation cynique des flux migratoires : “Quand les temps sont durs, le flux s’intensifie ; quand la situation s’améliore, il est brutalement coupé, avec souvent des violences policières en amont de nos clôtures”, a-t-il conclu, soulignant la fréquence de tels événements.