Sahara : pour Samira Sitaïl, “le Maroc ne peut que se réjouir de cette évolution significative de Paris”

Dans un développement majeur concernant la question du Sahara, la France a officiellement reconnu la semaine dernière le plan d’autonomie marocain comme “la seule base” pour résoudre le conflit. L’annonce, qualifiée d’historique, marque un tournant dans la position française sur ce dossier sensible et Samira Sitaïl, ambassadrice du Maroc en France, s’est exprimée sur cette décision lors d’une interview accordée à Europe 1-CNews, ce vendredi 2 août.

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Samira Sitail Crédit: RACHID TNIOUNI/TELQUEL

L’ambassadrice a souligné que Rabat “ne peut que se réjouir de cette évolution significative de Paris”, rappelant à cet effet que la position française, désormais confirmée par le président Emmanuel Macron, s’inscrit dans la continuité du premier soutien français au plan d’autonomie marocain, qui remonte à 2007.

Samira Sitaïl a alors mis en avant la cohérence de cette décision avec le soutien de longue date de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc. “Ce qui est nouveau aujourd’hui, c’est qu’effectivement ce soutien de la France au plan de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud est considéré dorénavant par la France comme étant la seule base pour le règlement du différend”, a-t-elle précisé.

Cette évolution de la position française, formalisée dans une lettre d’Emmanuel Macron au roi Mohammed VI, n’a pas manqué de faire réagir les autorités algériennes, qui s’érigent comme l’un des soutiens indéfectibles du front Polisario. En effet, dès l’annonce de cette nouvelle position française, l’Algérie a annoncé le rappel immédiat de son ambassadeur à Paris.

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Interrogée sur cette réaction de l’Algérie, l’ambassadrice du Maroc s’est contentée de répondre par une question aux voisins de l’est : “Pourquoi l’Algérie n’a-t-elle pas rompu ses relations diplomatiques avec les États-Unis, ou rappelé leur ambassadeur des États-Unis, lorsque les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur ses provinces du sud ?

L’ambassadrice a également eu l’occasion de revenir sur les accords d’Abraham, précisant d’emblée que la reconnaissance par les États-Unis et par Israël de la souveraineté du Maroc sur son Sahara “ne fait pas l’objet d’un deal à partir duquel les accords d’Abraham seront signés de l’autre côté”, rappelant au passage le lien particulier entre le Maroc et Israël, évoquant entre autres le fait que 10% de la population israélienne est d’origine marocaine.

Enfin, Samira Sitaïl a également souligné que cette décision s’inscrit dans le cadre d’un processus de reconstruction des relations bilatérales entamé en octobre dernier. “C’est l’aboutissement de plusieurs mois de discussions où nous avons coché toutes les cases, à commencer par celle de la confiance”, a-t-elle expliqué, évoquant la volonté de “rénover ce partenariat” et d’en faire “quelque chose d’exceptionnel”.