Agriculture : Sadiki admet que le marché de l’huile d’olive fait l’objet de spéculations

De récentes déclarations à la Chambre des conseillers ont montré des dysfonctionnements profonds dans la chaîne de distribution de l’huile d’olive, appelant à des réformes urgentes pour faire face à des prix en forte hausse et des pratiques spéculatives exacerbées.

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Les exportations d'huile d'olive ont augmenté de 47% en 2022. Crédit: Unsplash

Kamal Ben Khaled, conseiller du Rassemblement national des indépendants (RNI), a tiré la sonnette d’alarme sur la situation critique du marché de l’huile d’olive au Maroc. Selon lui, “le secteur traverse une situation extrêmement grave”, pointant du doigt les spéculations qui sévissent actuellement. Ben Khaled a mis en garde contre une potentielle hausse des prix pouvant atteindre 150 dirhams par litre l’année prochaine, à moins d’une intervention gouvernementale urgente.

Les inquiétudes de Ben Khaled ne s’arrêtent pas aux prix. Il a également évoqué la menace de fermeture de plus de 65 unités industrielles de production d’huile d’olive, soulignant que, sans intervention, ces entreprises “sont menacées de faillite”. Cette situation est exacerbée par des conditions climatiques défavorables, qui ont affecté la production de cette année, ainsi que par la rareté de l’offre face à une demande toujours croissante.

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En réponse, Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, a admis l’existence de spéculations sur le marché de l’huile d’olive, qualifiant cette situation de “problème majeur”. L’année précédente, le gouvernement avait déjà dû interdire les exportations pour pallier le faible rendement. Sadiki a également souligné les dysfonctionnements dans les marchés de gros, qui sont souvent accusés de manipuler les prix et les poids des produits alimentaires pour échapper à la fiscalité.

Mohamed Youssef Alaoui, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a proposé une révision du cadre juridique régissant la chaîne de distribution des produits agricoles. Il a insisté sur la nécessité d’améliorer les infrastructures des marchés de gros et hebdomadaires pour réduire les pertes et le gaspillage.

Sadiki a assuré que des mesures étaient en cours pour remédier à ces problèmes, y compris un plan directeur visant à moderniser les circuits de distribution à travers des infrastructures adaptées et une capacité d’accueil adéquate. À l’horizon 2030, le Maroc prévoit la création de 12 nouveaux marchés de gros dédiés aux fruits et légumes dans chaque région du pays, avec le marché de Rabat comme pionnier de cette nouvelle génération.

Dans le cadre de ce plan, le ministre a également annoncé la modernisation de 100 marchés hebdomadaires et l’amélioration des abattoirs, en mettant un accent particulier sur la sécurité sanitaire des produits. À ce jour, 19 abattoirs ont déjà reçu les autorisations nécessaires, et la promotion du commerce électronique des produits locaux fait également partie des objectifs pour renforcer la sécurité alimentaire au Maroc.