Les promesses d’adaptation des infrastructures bancaires, notamment les distributeurs automatiques de billets (DAB), pour offrir des services audio adaptés ne sont pas tenues, plongeant cette catégorie de citoyens dans une perpétuelle dépendance à un accompagnateur.
Les personnes en situation de handicap continuent de rencontrer des difficultés majeures pour accéder de manière autonome aux services bancaires. Selon les défenseurs des droits humains, cette situation constitue une violation flagrante des engagements pris par Bank Al-Maghrib en mars 2023. Le pacte, élaboré en coordination avec des associations de défense des personnes handicapées, devait pourtant garantir des mesures facilitant leur accès aux infrastructures bancaires.
Adil Chikito, président de la Ligue marocaine de défense des droits de l’homme (LMDH), exprime son incompréhension face à ce retard inexplicable, dans des propos recueillis par Hespress. “Aucune explication claire n’a été fournie par le groupement professionnel pour justifier les contraintes éventuelles rencontrées par ce projet”, a-t-il déploré. Il rappelle que Bank Al-Maghrib avait fixé un délai de trois mois pour appliquer les dispositions du pacte et présenter un rapport intérimaire sur le plan d’action des banques.
L’absence de modifications nécessaires pour adapter les infrastructures bancaires, notamment les DAB, malgré plus d’une année écoulée, est perçue comme un “reniement de cet accord”. Chikito souligne que le pacte représente une avancée significative vers l’inclusion financière, mais que l’engagement total des banques est crucial pour répondre efficacement aux besoins de tous les clients.
Hassan Idrissi, président de l’Organisation marocaine des droits humains, rejoint cette critique et souligne que ce retard est en contradiction avec les principes d’accessibilité universelle, désormais reconnus comme des droits humains fondamentaux. Il insiste sur la nécessité de relancer ce dossier pour garantir l’accès des personnes handicapées à tous les services bancaires sans discrimination.
Idrissi souligne que les institutions bancaires ont longtemps mis l’accent sur les transactions financières sans considérer les aspects d’accessibilité, et qu’il est temps de changer cette approche. “Il est inacceptable qu’une personne en situation de handicap ne puisse pas accéder aux services bancaires de manière autonome et digne dans le Maroc d’aujourd’hui”, a-t-il affirmé à Hespress.
Les deux défenseurs des droits humains exhortent à une mise en œuvre rapide et obligatoire des dispositions du pacte. Chikito insiste sur l’importance d’introduire les modifications nécessaires sans délai, car chaque jour supplémentaire sans ces ajustements est un jour où les droits de cette catégorie de citoyens sont bafoués. Il appelle Bank Al-Maghrib à suivre de près l’exécution du pacte et à prendre les mesures nécessaires pour assurer sa pleine mise en œuvre.