Étudiants en médecine : Miraoui et Aït Taleb défendent leur plan de sortie de crise en commission parlementaire

Les Commissions des secteurs sociaux et de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants ont tenu, mercredi, une réunion conjointe dédiée à la situation actuelle dans les facultés de médecine et de pharmacie, ainsi qu’à la réponse apportée par le gouvernement à cet égard.

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“Le gouvernement a été longtemps flexible, mais cette flexibilité a atteint une ligne rouge”, a martelé le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb aux côtés du ministre de l’Enseignement supérieur Abdellatif Miraoui, le 22 février. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Dans ce cadre, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, et le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, ont présenté des exposés détaillant les efforts et les mesures prises par le gouvernement face à cette situation. La réforme globale du secteur de la santé vise à asseoir la souveraineté médicale du Maroc, ont affirmé les deux ministres, soulignant que l’offre présentée par le gouvernement aux étudiants est “exceptionnelle” et répond à la plupart de leurs revendications.

À ce titre, Miraoui a détaillé les efforts du gouvernement pour contribuer à l’élaboration de solutions issues du dialogue et trouver des réponses efficaces afin de rétablir le fonctionnement normal des facultés, notamment par une “interaction positive avec diverses instances, associations, intervenants et acteurs ayant proposé des solutions pour surmonter cette situation”. Dans ce sens, il a mis en avant la réunion présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, pour évaluer le processus de réforme de la formation dans le domaine de la santé, ainsi que l’initiative de médiation du gouvernement qui a permis de dissiper les incompréhensions entourant ce dossier et de présenter des propositions sérieuses pour surmonter les difficultés rencontrées par ces facultés.

Miraoui a également passé en revue de nombreux points clés des revendications des étudiants, ainsi que les propositions du gouvernement pour y répondre. Les sujets abordés comprennent, entre autres, la durée de formation pour obtenir le diplôme de docteur en médecine, la supervision des thèses, les espaces de formation hospitalière, le nombre de nouveaux inscrits dans les facultés publiques, la formation en spécialité médicale (troisième cycle), le statut juridique des résidents, les indemnités accordées aux stagiaires, l’équipement des laboratoires ainsi que la fourniture de matériel et de matières premières pour la formation pratique.

De plus, le responsable a présenté les engagements du gouvernement, conditionnés par la reprise des examens et le retour à la normale dans les facultés, à savoir la révision des sanctions disciplinaires, la modification du relevé de notes pour remplacer les notes nulles par celles obtenues lors de la session de rattrapage du premier semestre, et la possibilité de compléter la formation après la réussite aux examens avec une programmation des stages hospitaliers afin de rattraper les périodes boycottées à partir de la prochaine année universitaire, tout en veillant à compléter tous les stages avec leur durée prévue.

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De son côté, Aït Taleb a rappelé qu’une série de réunions avec les représentants des étudiants en médecine, pharmacie et odontologie ont été tenues depuis décembre 2023, en présence des différentes parties concernées des secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur, pour discuter de toutes les revendications au sein de comités techniques mixtes et exposer les mesures gouvernementales adoptées.

Le gouvernement a pris des mesures pour améliorer et étendre les espaces de formation hospitalière à l’ensemble des institutions de santé territoriales, et renforcer l’encadrement des stages hospitaliers en incluant des superviseurs issus des institutions de santé, a-t-il poursuivi. Le gouvernement a proposé d’augmenter les indemnités accordées aux étudiants stagiaires en troisième, quatrième et cinquième années de médecine et de pharmacie, ainsi que d’augmenter les indemnités des étudiants en dernière année.

Abordant l’aspect social et la couverture sanitaire, Ait Taleb a relevé que les réformes ont été accompagnées de mesures sociales, telles que l’assurance maladie obligatoire pour les étudiants, la mise en place d’une plateforme informatique au ministère pour gérer les indemnités, permettant leur versement mensuel à partir de janvier 2025, ainsi que la fourniture de repas adéquats pour les étudiants de garde en coordination avec les établissements hospitaliers concernés.

Concernant la restructuration du troisième cycle des études médicales, le ministre a indiqué qu’un projet de décret a été présenté, incluant le maintien du parcours d’internat pour deux ans, la création du statut d’“assistant” avec un salaire mensuel équivalent à l’indice 509, et l’adoption d’un système sélectif direct pour l’accès à la carrière d’enseignant pour les assistants. Il a également précisé que les statuts des résidents ont été unifiés et que la durée d’engagement a été réduite de 8 à 3 ans. “Ces réformes reflètent les efforts du gouvernement pour améliorer la qualité de la formation médicale et promouvoir le système de santé national, garantissant ainsi des services de santé de haute qualité pour tous les citoyens”, a-t-il assuré.

Lors de leurs interventions, les députés des groupes de la majorité ont estimé que le gouvernement a interagi “positivement” avec cette problématique, ne laissant pas de doutes sur sa volonté de parvenir à une solution, tout en appelant les étudiants à “faire preuve de sagesse” et à s’impliquer dans le projet de protection sociale visant à renforcer les piliers de l’État social. Pour leur part, les députés de l’opposition ont insisté sur la nécessité de faire preuve de flexibilité et de recourir à une médiation pour clore ce dossier.

(avec MAP)