Programme Moussalaha : 21 détenus réhabilités lors de la 14e session

Le programme Moussalaha, initié par le Maroc en 2017, continue de se démarquer comme un modèle innovant de réhabilitation et de déradicalisation des détenus condamnés pour des actes de terrorisme. La récente clôture de la 14e session du programme au centre pénitentiaire de Salé a vu 21 détenus tourner la page sur un passé marqué par des idées extrémistes.

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La prison de Kénitra, le 31 août 2021. Crédit: Fadel Senna / AFP

Cette édition du programme Moussalaha, qui signifie “réconciliation”, s’est étendue sur 232 heures comprenant divers volets éducatifs et formatifs. Parmi les modules offerts, les détenus ont suivi des cours sur le droit, les droits de l’Homme et les valeurs de tolérance et de coexistence prônées par l’islam. Un des participants a témoigné à Hespress : “Nous avons dépassé des idées obsolètes et erronées, et avons découvert la véritable essence de l’islam et ses grandes valeurs de tolérance.

Le centre de réhabilitation Moussalaha, créé en 2023, répond aux appels du roi Mohammed VI à mettre en œuvre des stratégies de prévention de l’extrémisme violent. Le programme inclut également 59 heures d’activités parallèles telles que le théâtre, le dessin, le jardinage et des cours de lecture, d’écriture et de calcul, visant à renforcer les capacités intellectuelles et sociales des détenus.

Les participants ont également pris part à des débats structurés pour développer des compétences critiques et déconstruire les discours extrémistes. Ces exercices ont permis aux détenus d’acquérir des outils pour analyser et rejeter les idéologies violentes.

“Une nouvelle chance”

Des sessions de soutien psychologique, dirigées par des experts comme Mustapha Rzrazy, directeur exécutif de l’Observatoire marocain de l’extrémisme et de la violence, ont aidé les détenus à se préparer mentalement à leur réintégration. Sur le volet spirituel, le programme a été marqué par des enseignements sur la modération et la tolérance de l’islam, dirigés par Ahmed Abbadi, secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Oulémas. “Nous avons expliqué les valeurs véritables de l’islam, sa modération et son opposition claire aux messages de l’extrémisme”, a-t-il déclaré.

Depuis son lancement, le programme Moussalaha a réhabilité 322 détenus, dont 12 femmes, et a permis à 66,76 % d’entre eux de bénéficier de la grâce royale. L’impact positif du programme est tangible, avec une réinsertion réussie de nombreux participants et une réduction notable des cas de radicalisation en prison.

Lors de la cérémonie de clôture, les détenus ont présenté des œuvres artistiques et des simulations de procès, témoignant de leur parcours de réhabilitation. Un des participants a affirmé : “Le programme est un ancrage de l’identité nationale, une réconciliation avec le présent et le futur, et une nouvelle chance que notre pays nous a offerte.”

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