Sebta et Melilia : les agents des douanes espagnoles évoquent les difficultés à la frontière

Le Conseil général des agents des douanes et des représentants douaniers (CGAA) tiendra sa prochaine session plénière à Melilia le 6 juin, témoignant ainsi de son soutien aux professionnels du secteur de cette ville ainsi que de Sebta, en raison de la “situation particulièrement difficile” qu’ils endurent depuis la fermeture de la douane commerciale de Melilia en 2018.

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Le poste-frontière de Bab Sebta, le 17 mai 2022. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Dans un communiqué de presse, le CGAA a rappelé que le 1er août de cette année-là, le Maroc avait fermé unilatéralement la douane commerciale de Melilia et avait “restreint drastiquement” les transits à la frontière de Sebta.

Ces mesures ont entraîné une “détérioration” de l’activité des agents des douanes dans les deux enclaves, une situation dénoncée publiquement par ces derniers, car elle “se prolonge de manière indéfinie et est inacceptable et impropre à une frontière européenne”, selon le président du CGAA, Antonio Llobet.

Il a souligné l’“attitude discrète” des agents des douanes “par loyauté institutionnelle et esprit constructif”, se concentrant sur des démarches auprès de toutes les instances concernées “et loin des attitudes maximalistes et des positions stridentes”.

Antonio Mena, président du Collège de Melilia, a maintes fois mis en lumière la “situation critique” que supportent les professionnels et les entreprises de la ville après quatre années de dénonciation de cette situation, où “le Maroc ne respecte aucun accord international face à la passivité du gouvernement espagnol”.

Cette situation a conduit les agents des douanes de Melilia à participer aux mobilisations organisées par la Confédération des entrepreneurs de Melilia (CEME-CEOE) pour dénoncer cette situation et réclamer la réinstauration de la bonification de 50% sur les cotisations patronales de la Sécurité sociale dans les contrats de travail.

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De son côté, Remigio González, président du Collège de Sebta, a insisté sur le fait que l’accord entre l’Espagne et le Maroc reste inconnu et “n’aboutit jamais à une frontière avec les niveaux d’agilité et de fluidité minimaux exigibles”. “En tout état de cause, nous n’avons rien à réclamer. Ce sera au gouvernement espagnol de demander à l’Union européenne de résoudre un problème avec le Maroc qui affecte l’une de ses frontières”, a ajouté González.

Outre cette question, la session plénière abordera d’autres sujets relatifs aux négociations engagées avec le Royaume-Uni sur le statut de Gibraltar et ses possibles effets sur la douane entre la Línea de la Concepción et le Rocher, la réforme du Code des douanes de l’Union (CAU), l’adhésion au Code des bonnes pratiques et l’avancement des démarches pour l’organisation du prochain Forum douanier qui se tiendra à Malaga.

En organisant cette session plénière à Melilia, le Conseil général entend non seulement montrer son soutien aux professionnels du secteur, mais également rendre hommage au collège de cette ville à l’occasion de son centenaire, ayant été fondé le 10 avril 1924.

Depuis lors, l’entité a défendu sans interruption les intérêts de l’industrie et du commerce pendant un siècle, grâce au travail et à l’engagement de ses conseils d’administration successifs, présidés par Juan Gallego, Juan Quiles, Rafael Ginel, Antonio Cabrero, Ángel Aranda, Andrés Cabrero et, actuellement, Antonio Mena. Il est prévu que le président de Melilia, Juan José Imbroda, et la déléguée du gouvernement, Sabrina Moh, reçoivent les agents des douanes, qui tiendront diverses réunions et mèneront des activités sociales durant leur séjour dans la ville autonome.