Ces huit événements révèlent des défauts fondamentaux dans le dénommé ‘système de déconfliction’ (coordination, ndlr), censé protéger les employés humanitaires et leur permettre de distribuer l’aide humanitaire vitale dans Gaza”, estime HRW.
Les organisations visées “avaient fourni leurs coordonnées aux autorités israéliennes, afin de garantir leur propre protection” et les “autorités israéliennes n’ont averti à l’avance aucune” d’entre elles avant les tirs, relève HRW.
Au moins 15 personnes ont été tuées et 16 blessées, employés humanitaires ou personnes les accompagnant, dans ces huit événements, selon l’organisation de défense des droits de l’Homme.
“Ce schéma (…) suscite de sérieuses questions sur l’engagement et la capacité d’Israël à se conformer au droit international humanitaire, sur lesquels comptent des pays tels que le Royaume-Uni, pour continuer à autoriser des exportations d’armes vers Israël”, souligne HRW.
Plus de 250 humanitaires tués
Selon l’ONU, plus de 250 travailleurs humanitaires ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre, dont 188 étaient des employés de l’UNRWA, l’agence onusienne en charge des réfugiés palestiniens.
HRW souligne que l’ONU a accusé les forces israéliennes d’avoir tiré et bombardé des gens rassemblés pour récupérer de l’aide, en tuant et blessant des centaines d’entre eux et rappelle que les travailleurs humanitaires ne peuvent quitter la bande de Gaza depuis que les forces israéliennes se sont emparées du côté palestinien du point de passage de Rafah vers l’Égypte le 7 mai.
Le 2 avril, sept employés étrangers et palestinien de l’ONG World Kitchen avaient été tués par une frappe sur leurs véhicules dans la bande de Gaza, leur employeur pointant du doigt l’armée israélienne. Cet événement n’est pas “une erreur isolée”, explique HRW qui énumère sept autres “attaques” contre des convois et locaux de l’UNRWA et de Médecins sans frontières (MSF) et des bâtiments d’autres ONG.
“Les organisations dont les infrastructures ou le personnel ont été touchés ont toutes dit à HRW qu’à leur connaissance, il n’y avait pas de cibles militaires dans la zone” lors des tirs, “si cela était confirmé, cela en ferait des attaques aveugles, donc illégales, ou illégales faute de précautions suffisantes pour s’être assuré que la cible était militaire”, selon HRW.
“Même s’il y avait des cibles militaires dans les environs, le fait qu’Israël n’ait lancé à chaque fois aucun avertissement aux civils (…) met en lumière l’incapacité d’Israël à protéger les travailleurs et opérations humanitaires et plus largement son mépris envers son devoir de minimiser les dommages causés aux civils”, estime l’ONG.
Lundi, un véhicule de l’ONU a été touché par des tirs d’origine non identifiée jusqu’ici, tuant pour la première fois un employé onusien étranger. Dans ce cas aussi, l’ONU affirme que les coordonnées du trajet du véhicules avaient été transmises à l’armée israélienne.