Détails sur l’affaire des 14 Marocains retenus entre le Myanmar et la Thaïlande

Pensant trouver du travail en Thaïlande, 14 Marocains se sont retrouvés pris au piège à Myanmar, après avoir été kidnappés par des réseaux criminels opérant entre la Thaïlande et le Myanmar.

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Le ministère marocain des affaires étrangères a réagi, ce mercredi 8 mai, dans un communiqué, à la situation des Marocains qui se retrouvent pris au piège à Myanmar, en Birmanie, après avoir  été arnaqués par les réseaux criminels opérant entre la Thaïlande et la Birmanie. Crédit: DR

Ce qui devait être une opportunité de travail en Thaïlande a pris une tout autre tournure pour 14 Marocains qui se sont retrouvés pris en otage dans la jungle entre la Thaïlande et le Myanmar (Birmanie). Les victimes se sont rendues en Thaïlande, pensants être recrutées par des “entreprises” opérant le long de la frontière entre Myanmar et la Thaïlande. Une promesse d’emploi qui s’est rapidement révélée être un guet-apens.

Les Marocains retenus ont été attirés par de fausses offres d’emploi dans le commerce électronique, promettant des salaires lucratifs, y compris des billets d’avion et des frais de séjour. Les victimes de cette arnaque ont été recrutées depuis le Maroc par l’intermédiaire de citoyens agissant en tant qu’intermédiaires pour d’autres Marocains recrutés en Birmanie.

Ces recruteurs sont généralement responsables d’attirer les personnes de leur pays d’origine pour gérer diverses fraudes, en utilisant des profils falsifiés, parfois sous forme de portails d’investissement, de sites de jeu d’argent fictifs, et parfois par des menaces de violation de la vie privée.

Pour atteindre cette zone, les victimes marocaines se sont rendues d’abord en Malaisie, puis en Thaïlande, avant d’atteindre la Birmanie (dernière étape), où elles ont été transportées par avion vers Myawaddy, une ville à la frontière avec la Birmanie, connue pour ses activités douteuses et illégales, contrôlées par des milices ethniques rebelles profitant de l’instabilité politique et sécuritaire dans la région.

Dans ce contexte, certaines “victimes” ont accepté de travailler pour lesdites entreprises en échange d’un salaire attrayant et ne se considèrent pas comme des victimes de traite d’êtres humains. D’autres ont réussi à quitter les centres de détention après avoir payé une rançon. Des cas de mauvais traitements ainsi que des menaces de mort ont été signalés.

Selon nos informations, l’ambassade du Maroc à Bangkok suit de près cette affaire, contactant les autorités thaïlandaises et birmanes pour obtenir la libération des Marocains détenus en Birmanie. Cependant, ces autorités rencontrent des problèmes sur le terrain en raison de la présence d’entreprises dans des zones contrôlées par des groupes rebelles armés.

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Des citoyens d’autres nationalités, notamment d’Afrique subsaharienne, font également partie des victimes.

Le groupe africain à Bangkok et les représentants d’organisations internationales, dont l’Organisation internationale pour les migrations, tiendront une réunion de coordination pour élaborer une approche concertée pour appeler le gouvernement thaïlandais à agir dans ce sens et faciliter la libération des ressortissants africains victimes de réseaux de trafic humain en Birmanie.

La même source fait également savoir que les familles des citoyens marocains ont contacté l’ambassade thaïlandaise à Rabat le 2 mai pour obtenir des informations sur le destin de leurs proches bloqués dans cette région.

Le ministère des Affaires étrangères suit également de près ce dossier, selon nos informations, à travers ses services à Rabat et ses représentations diplomatiques en Thaïlande et en Birmanie, ainsi que par le biais des ambassades des pays concernés à Rabat.

L’ambassade thaïlandaise au Maroc a également publié un communiqué de presse relatif à l’enlèvement de citoyens marocains par des réseaux criminels, exprimant en même temps la disposition des autorités thaïlandaises à coopérer avec les autorités des pays dont proviennent les ressortissants. Elle a tenu à souligner que ce phénomène, “relativement récent”, concerne plusieurs ressortissants africains, dont des Marocains. Elle a ajouté qu’il est encore difficile d’identifier les nationalités ainsi que le lieu d’incarcération des victimes et que cela fait l’objet de plusieurs enquêtes ouvertes par les autorités judiciaires.

Elle aurait par ailleurs pris des mesures exceptionnelles dans les procédures d’octroi des visas de sorte à prémunir davantage des touristes africains face au risque d’arnaque par les réseaux criminels.