Intervenant à l’occasion d’une conférence internationale sur l’intégrité de l’information organisée par la présidence brésilienne du G20, Latifa Akharbach a estimé que la reconnaissance des droits en ligne était “un combat complexe qui doit être mené au niveau global”, afin de faire face aux “risques numériques et aux désordres informationnels”.
“Les droits en ligne sont une nouvelle génération de droits humains qu’il faut consolider au bénéfice de tous les citoyens du monde. La reconnaissance de ces droits est un combat complexe qui doit être mené au niveau global, car les plateformes digitales géantes ont atteint un niveau de puissance économique et technologique qui appelle une réponse systémique et internationalement coordonnée, pour faire face aux risques numériques et aux désordres informationnels”, a déclaré la présidente de la HACA devant les participants à cette conférence, tenue sous le thème “Promotion de l’intégrité de l’information : lutte contre la désinformation, les discours de haine et les menaces aux institutions publiques en ligne”.
Présentant l’expérience du Maroc en matière de régulation des plateformes numériques, Latifa Akharbach a notamment rappelé que l’approche marocaine dans ce domaine se fondait sur une position de principe considérant que la régulation du numérique doit être conçue pour favoriser l’innovation et la croissance économique, tout en protégeant les droits des utilisateurs et l’intérêt général.
La présidente de la HACA a également souligné que le Maroc “s’est attelé à construire une capacité réglementaire lui permettant de faire face à l’impératif de multi-régulation imposé par les différentes dimensions de l’action des plateformes numériques globales”.
Pour la présidente de la HACA, qui a été l’unique régulateur de médias africain invité à cet événement international, “les risques pour l’intégrité de l’information qui découlent en grande partie de l’hégémonie des plateformes en tant que source et gatekeepers (filtres, ndlr) de l’accès à l’actualité et à l’information, resteront toujours élevés si on ne consolide pas le journalisme de qualité et si les mesures adéquates ne sont pas prises pour enrayer l’affaiblissement des médias classiques”.
Elle a également rappelé que ces derniers “ont été mis sous pression économique par les plateformes numériques qui leur livrent une double concurrence, au niveau de l’audience et au niveau des ressources publicitaires”.
(avec MAP)