L’usine de Poissy (Yvelines) devrait reprendre l’assemblage de véhicules (Opel Mokka et DS3 Crossback) jeudi, tandis que les usines d’utilitaires de Hordain (Nord) et Luton (Angleterre) reprendront leur activité le mardi 7 mai.
Ces trois usines sont à l’arrêt depuis une semaine à cause d’une longue grève à MA France, une ancienne usine PSA en Seine–Saint-Denis qui leur fournit des pièces essentielles de carrosserie.
Les 180 salariés de MA France sont en grève depuis le 17 avril, car ils craignent une fermeture du site, qui appartient au groupe italien CLM. “On se bat pour nos emplois”, a déclaré à l’AFP le représentant syndical CGT Adel Zorgui.
Il précise que les trois usines de Stellantis “ne pourront reprendre du service que partiellement car elles ne peuvent pas fournir suffisamment de pièces”.
Stellantis a précisé que le groupe emboutissait ces pièces “en interne” dans différentes usines européennes. Celle de Rennes-La Janais a notamment un atelier ad hoc.
Alors que le constructeur automobile doit commencer en 2025 l’assemblage de ses nouveaux utilitaires dans une usine turque, les salariés de MA France craignent une délocalisation de leurs opérations.
Sans confirmer l’information, Stellantis a déclaré qu’il développait l’intégration de la production “dans la région pour la région” sur tous ses marchés. “On est lâché par le groupe CLM, cela fait un moment qu’on n’a plus de nouveaux projets”, regrette un cadre dans le secteur logistique chez MA France.
“Stellantis lâche l’Europe au profit du Maroc, de la Turquie où on paye moins de taxes et les salaires sont les plus bas”, dénonce le salarié qui estime que “Stellantis et Tavares (directeur général du groupe, ndlr) sont en train de tuer l’emploi automobile français”.
Un rassemblement des salariés MA France est prévu à 12h30 devant leur usine à Aulnay-sous-Bois. Le constructeur automobile a par ailleurs publié mardi un chiffre d’affaires en baisse de 12% au premier trimestre, après avoir enregistré un bénéfice net record de 18,6 milliards d’euros sur l’année 2023.
