Devant la Chambre des conseillers, le ministre a indiqué que le gouvernement avait augmenté le nombre d’ovins importés pour cette année de 300.000 à 600.000 et a précisé qu’en cas de besoin, le chiffre pourrait atteindre le million de têtes afin de faire face à la forte demande à l’approche de Aïd al-Adha, prévue en juin prochain.
Mohammed Sadiki a également rappelé que le gouvernement avait récemment décrété une prime de 500 dirhams par tête en faveur des importateurs et éleveurs d’ovins à condition qu’ils importent un minimum de 1000 têtes.
Il a estimé que cette importation était une mesure nécessaire pour protéger le bétail national face à la grave sécheresse qui sévit dans le pays et pour répondre à la demande intérieure à l’occasion de la fête religieuse, qui générerait des revenus estimés à 14 milliards de dirhams pour le monde rural.
Dans ce sens, s’exprimant au micro du 360 en marge de la séance plénière des questions orales de la Chambre des conseillers, Sadiki a affirmé : “Nous allons accorder les meilleures conditions pour améliorer le cheptel national via différentes mesures concernant les aliments de bétail et l’engraissement (210.000 points), sans oublier l’opération d’importation de 600.000 moutons ou plus”.
Indiquant que l’opération d’importation avait déjà débuté, le ministre n’a pas manqué d’affirmer que “le cheptel national se trouve dans un excellent état sanitaire”. Il a par ailleurs rappelé que le cheptel national compte au total environ 20 millions de têtes.
Ce cher mouton…
Compte tenu des répercussions d’une sécheresse devenue structurelle, conjuguées aux effets de l’inflation, le prix du bétail pourrait dépasser, cette année, celui enregistré en 2023.
Les Marocains devront certainement débourser encore plus que l’année dernière pour s’offrir un mouton, une chèvre ou une vache. Face à la rareté de la pluie et la hausse des prix des produits de fourrage, les éleveurs ont dû dépenser plus pour préparer le bétail destiné à l’Aïd.
Joint par TelQuel, Nouri Akbouche, membre de l’Association nationale des producteurs de viande rouge (ANPVR) et président d’une association d’éleveurs à M’rirt, dans la région de Khénifra, a affirmé : “La situation est catastrophique. Les prix des ovins et des caprins seront très élevés cette année et la majorité des citoyens, en particulier les classes pauvres, ne pourront pas faire le sacrifice”.
Il a alors expliqué qu’avant, “on pouvait acheter la femelle à 800 ou 900 dirhams pour l’engraisser et faire en sorte qu’elle soit prête pour l’Aïd. Cette année, la femelle vaut entre 1400 et 1600 dirhams. Il faut ajouter à ça près de 300 dirhams pour le fourrage et la revendre tout en s’assurant une marge de 200 dirhams en moyenne pour qu’elle soit rentable”.
Nouri Akbouche a également expliqué que “le prix final de vente au consommateur sera minimum de 2000 dirhams et pourra aller jusqu’à 3000 dirhams, en fonction de la race, du poids et autres aspects. Pour les mâles, les prix vont être en moyenne compris entre 3000 et 4000 dirhams”.
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